C’est le temps des vacances, de l’insouciance et des abandons. Seules, nues, main dans la main, pour échapper aux regards indiscrets comme aux propos malveillants, elles se sont isolées dans un jardin luxuriant et secret, assises à une terrasse surplombée par le feuillage d’un cèdre flamboyant. Ainsi vivent-elles leur amour pleinement, à leur manière, fuyant gens et monde, en quête d’Absolu…
Philippe Parrot
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Poème 11 : Une si belle journée d’été !
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Dans un coin de verdure
Bruissante au vent d’été
Et ceinte de vieux murs,
Un haut cèdre est planté.
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Quatre branches altières
Surplombent la terrasse
Où une adolescente fière
S’exhibe, nue avec grâce.
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Ses longs cheveux épais
Tombent sur ses épaules
Et touchent avec respect
Ses seins. Sublime pôle !
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Assise, dans l’abandon, une femme mature, habillée seulement d’un parfum
Mélangé par la brise aux effluves des fleurs plantées dans le jardin, sourit…
Dans le regard qu’elle porte, posé sur sa compagne de manière affectueuse,
Est-ce l’émoi d’une mère ou le trouble d’une amante ? On reste sur sa faim.
À leur tête de trois-quart, tournée l’une vers l’autre ; à leur visage épanoui,
Leur pose trahit la passion. D’ailleurs, elles se donnent la main, heureuses.
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Pour aller jusqu’à choisir
Une telle choquante voie,
Fallait-il qu’un noir désir
Naisse sous le même toit ?
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Ou que vos âmes d’enfant
Au cours d’une rencontre
Aient perçu dans l’instant
Qu’aucune n’irait contre ?
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Soûlez-vous de cette Autre,
Découverte puis unie, mêlée
À tant d’ivresses : les vôtres,
Qu’ils ont tous condamnées !
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Qu’importe ! Bien qu’elle soit
Lourde et tombante, ta chère
Poitrine, adulée maintes fois,
Ravit encore sa juvénile chair.
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Même tes fins cernes aux yeux
L’attendrissent et tu la devines,
Émue, par ces sceaux facétieux
De ta vie stressée de citadine…
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Quant à tes baisers voraces posés
Sur sa peau, aveuglés par l’amour,
Qu’entre cuisses et fesses désirées,
Fiévreux, ils ont erré sans détour !
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Tes mots si nourriciers aussi ont,
Fort de tes âpres combats menés,
Pénétré son esprit avide de leçon.
Folies et raison, elle t’en sait gré !
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D’ailleurs, la nature bienveillante
S’est parée de plantes et de taillis
Et d’arbres à profusion, vaillante,
Pour cacher vos plaisirs interdits.
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Ô hardies femmes, ne cessez donc
Jamais de communier ainsi ! Loin
De la meute hostile et quelconque,
Sachez vous donner sans témoin !
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Allez, mes Toutes-Belles ! Profitez un temps
De l’enchanteur calme de ce lieu. Il vous protège
Et vous permettra d’entrevoir enfin l’Absolu. D’autant
Que des taches à terre attirent mon regard. Elles s’agrègent
En une mare sous vos fines mains jointes d’où perle goutte à goutte
Un filet trop rouge. Voilà l’explication de vos sourires figés ! Vos veines
Tailladées, vos sangs se sont mêlés, ultime union de vos âmes absoutes,
À l’instant de nous fuir. Va ! Je vous ai bien comprises, rebelles reines.
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Bouleversé par vos choix, avant de m’en aller, gardien de vos secrets, j’ai pris
Le couteau posé entre vos sièges, ému de vous savoir en un blanc paradis.
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P 11 – Une si belle journée d’été
Poème écrit par Philippe Parrot,
Commencé le 05 juillet 2012,
Terminé le 12 juillet 2012
Et modifié le 5 septembre 2024.
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