Un homme une femme et un miroir ! Qui sont-ils ? Peu importe puisqu’ils nous sont si proches. Beaux, jeunes et côte à côte, leur tempe et leur main se touchent. Presque ! Lointains et impassibles, ils ne livrent aucun sentiment et fixent un même horizon. Lequel ? Malgré la froideur de leur regard, on oserait croire qu’ils s’aiment…
Philippe Parrot
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Poème 12 : Leurs yeux dans mon miroir
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Dites-moi, jeunes amants sérieux au visage pensif
Sauriez-vous, par hasard, quelle matière magique,
Au pouvoir enchanteur, se cache dans l’épais verre
De ce curieux miroir où sont mises à nu nos âmes ?
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Frontière entre deux mondes, c’est un passage furtif
Entre lumières et ombres… Il me livre, magnifiques,
Vos yeux impénétrables, en quête d’échappées vers ?
Et mon regard se perd dans vos prunelles, Madame !
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À me fixer à jamais, à travers la psyché, j’imaginerais
Nos esprits issus d’un même clan, soudé par l’amour.
J’irais jusques à croire que nous nous sommes croisés
Quand, vos jeunesses écoulées, la mienne s’engageait.
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J’ai même rêvé, saisi par le doute assis sur un tabouret,
Que nous fûmes autrefois, une famille. Serait-ce un tour
De vos têtes ailleurs se moquant de mon cœur, épuisé ?
Hélas, vous serez à jamais deux sphinx, aux airs figés…
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Pourtant, j’ose le croire, la peau frémissante et vos sens
En émoi, à l’heure du crépuscule quand le soleil pourpre
Embrase le lointain, vous vous êtes enlacés pareils à ceux
Qui s’aiment sur des plages de sable, à l’abri d’un rocher.
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Pourtant, j’ose le croire, transportés par l’élan de l’intense
Passion partagée de concert, à suivre vos chemins propres
Respectueux de chacun, vous vous êtes nourris, tous deux,
De fêtes inoubliables, de vos mémoires à ce jour arrachées.
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Pourtant, j’ose le croire, à l’épreuve du Temps, ce vil enfoiré
Impassible, tueur au cours des ans des sentiments humains,
À vivre le quotidien vos liens se brisèrent, amers prisonniers
D’éternels devoirs poussant finalement à décider de rompre.
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De ces deux vies aux facettes cachées dont attestent, éclairées,
Vos pupilles brillantes axées sur l’Invisible, restera-t-il demain
Des traces, dans ce monde concret où se battent vos héritiers ?
Oui, dans nos songes avant que l’âge ne vienne les corrompre !
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Néanmoins votre œil a conservé, gravé dans sa rétine, ô combien
De visions poignantes et variées d’événements marquants connus
Par vous seuls. Qui voudrait qu’il se ferme à nos aubes terrestres,
Pour s’ouvrir sur ces aurores célestes, aires pareilles à l’inquiétant
Vide blanc ? Et qu’ainsi ces moments de chair, de sang se fondent
Dans le néant, comme le soleil, à ses couchers, se perd à l’horizon.
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Efforçons-nous donc à voir loin, bien au-delà des yeux ! Les miens
Se fermeront si las. D’autres regards posés sur vos deux âmes nues
À même la photo, croiront pouvoir lever vos secrets sous séquestre.
Des rêveurs en mal de réponses voudront vous faire parler, le temps
De discerner en vous ce qu’ils cherchent en eux. De vos vies fécondes
Rien ne transparaîtra, tous leurs pans plongés dans l’oubli à raison…
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Ainsi survivrez-vous, non à vous faire connaître, mais à aider chacun
À mieux forger son destin. Oui ! tous projetteront sur votre pose vraie
Ce qu’ils rêveraient d’être sans oser l’assumer ! Bizarre glace sans tain,
Vous serez le Phare de leurs nuits et resterez ainsi, à jamais entourés.
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À vous, l’éternité !
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P 12 – Leurs yeux dans mon miroir
Poème écrit par Philippe Parrot,
Commencé le 18 juillet 2012
Et terminé le 26 juillet 2012.
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