Elle s’appelle Fille du Vent et vit dans le présent, oublieuse du passé qui pourrait lui peser, attendant de l’avenir qu’il vienne en son temps. Ancrée dans l’instant, et de toutes les audaces, elle a le don de faire, spontanée et sensée, ce que les autres n’osent. Et moi qui l’ai croisée au hasard d’un chemin qu’elle suivait à l’instinct — moi qui ne suis personne, pas même Némo comme ils me nomment — c’est à elle que je dois d’avoir entrevu, pour la première fois, les plaisirs de la vie, enlacé dans ses bras.
Bien qu’elle ait aujourd’hui tiré sa révérence, impatiente de les vivre quand, moi, je les contemple…
Philippe Parrot
* * * *
Avertissement : La crudité du poème ci-dessous pourrait heurter des personnes sensibles.
Poème 15 : Prisonnier d’elle sans aile
.
Je suis l’impure bête, hantée par ses démons,
Vorace carnassier dévoreur de chairs fraîches,
Insatiable cannibale dépeceur de cœur noble,
Vil mâle à l’affût, traqueur de chaque femelle,
Homme du désir, jouisseur de femme esclave.
.
Mais, me voilà, nu et cru, à vos pieds et poings liés, oh ! ma Dame.
.
Dans mon château hanté, de rêves infernaux,
Au fond d’une oubliette, plongée dans le noir,
Je vais te séquestrer, indomptable prisonnière,
Enchaînée par des liens plus puissants que des
Cordes, à mon esprit violeur de ta chère liberté.
.
Mais, me voilà, nu et cru, à vos pieds et poings liés, oh ! ma Dame.
.
Avec les doigts experts des bourreaux patentés,
Pervers et possédé je vais au fil des nuits forcer
Tes lèvres molles tes béances secrètes à s’ouvrir,
Pour y boire un nectar d’humeurs odorantes aux
Goûts aphrodisiaques, contempteur de tes sens.
.
Mais, me voilà, nu et cru, à vos pieds et poings liés, oh ! ma Dame.
.
Emporté par ma fougue, je te coucherai par terre
Et, à même le sol, sur la froideur des pierres, aux
Anneaux dans les murs, j’attacherai tes membres.
Tes cuisses écartées, je prendrai, pilleur, ce trésor
Caché dans tes entrailles, garant de mon bonheur.
.
Mais, me voilà, nu et cru, à vos pieds et poings liés, oh ! ma Dame.
.
Hélas, légère comme une plume, soyeuse à la main,
Aidée de courants d’air envoyés par le vent, rebelles
Magiques et enveloppants, un jour calamiteux plein
De désespérance, ils ont porté si haut et loin ton âme
Évanescente que tu t’es évadée. Malheur qui me tue !
.
Mais, me voilà, nu et cru, à vos pieds et poings liés, oh ! ma Dame.
.
Il me faut renoncer, ma vie défaite, sans horizon,
À jouir de toutes ces richesses, enfouies là, dans ton
Être, si précieuses et si rares. Maître dépossédé de son
Bien le plus cher, je vais me cloîtrer dans ce maudit cachot
Où je t’avais gardée. Et c’est là qu’enchaîné, je vais m’enterrer.
.
Ainsi va mon destin, pieds et poings liés, prisonnier d’elle mais sans aile.
.
P 15 – Prisonnier d’elle sans aile
Poème écrit par Philippe Parrot,
Commencé le 18 septembre 2012
Et terminé le 21 septembre 2012
Vous aimez ce poème. Partagez l’article ! Vous contribuerez ainsi à la diffusion de mes mots.
Pour visualiser le poème en même temps qu’il est lu, cliquez simultanément sur le fichier pdf et sur la vidéo !
* * * *
* * * *
Pour accéder à la totalité de mes poèmes classés par ordre chronologique et thématique, veuillez cliquer sur l’une des bannières ci-dessous :
* * * *
Notification : Conformément au code de la propriété intellectuelle (loi n°57-298 du 11 mars 1957), il est interdit d’utiliser et/ou de reproduire et/ou de modifier et/ou de traduire et/ou de copier le texte ci-dessus, de façon intégrale ou partielle, sur quelques supports que ce soit : électronique, papier ou autre, sans l’autorisation expresse et préalable de l’auteur. Tout droit réservé.