Cet homme qui semble ployer sous le poids du désespoir, la poitrine déchirée de part en part, les bras levés vers le ciel, le bouche grande ouverte pour hurler sa douleur, se dresse pourtant, toutes ses forces bandées, contre l’absurdité de la guerre, en l’occurrence la destruction de la ville de Rotterdam durant la seconde guerre mondiale. Dans cette posture extatique, d’une intensité tragique poignante, il invite au réveil des consciences.
Mais, peut-être aussi invite-t-il à d’autres réveils : ceux de nos corps, de nos cœurs et de nos âmes, asphyxiés par le carcan des conventions, des règles, des routines, des habitudes et des peurs ? Oui, à croire qu’il était à genoux un instant plus tôt, le voilà qui se révolte pour briser ses chaînes. À son image, que chacun ose se libérer des obligations d’une vie trop raisonnable pour vivre avec passion, capable de prendre tous les risques pour tout quitter et tout recommencer. Quand bien même une telle hardiesse implique un tempérament hors du commun, réservé trop souvent à quelques-uns.
Philippe Parrot
Sculpture d’Ossip Zadkine (1890/1967).
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Poème 17 : Réveille-toi !
.
Homme dédaigné,
Anonyme et banal,
Regarde-toi mourir
À petit feu ! Éteint,
À marcher résigné,
Tu t’égares au final.
Renonce à te trahir,
Et lève-toi soudain !
.
Car si tu restes ainsi,
Dans cette lénifiante
Posture, penseras-tu
Ta vie l’avoir menée,
Au soir d’en finir ici ?
Cette voie défaillante
Est impasse ! Elle tue
Tes rêves sous ton nez.
.
Fuis tes habitudes !
Elles rivent ton âme
À d’éternels devoirs,
À de rugueuses lois !
Libère des certitudes
Ton esprit ! Infâmes,
Détruis les pouvoirs
Instaurés contre toi !
.
Et change de chemin.
Vois d’autres repères,
Risque-toi courageux
Et ose quelque folie !
N’attends pas demain
Mais oublie vite hier !
Vole l’instant heureux
Du présent ! Il délie…
.
Fier, porte aux Nues
La voie de ton destin
Et ose virer de bord !
Prends un autre cap !
Vogue vers l’Inconnu !
Plein d’espoir, de faim
Avec d’autres d’accord
Organise mille agapes !
.
Attendre une seconde.
Non ! Pars maintenant
Et loin, vivre ta nature,
Profonde et méconnue,
Tes mœurs vagabondes,
Tes songes désarmants !
Ils crieront : immature !
Mais cours sans retenue !
.
Affronte maint danger
Pour vivre tes attentes.
Et, au moins cette fois,
N’écoute en aucun cas
Les conseils engrangés,
Les morales décentes !
Aie l’ivresse comme loi,
Saoule-t’en avec fracas !
.
Et si trop de gens t’évitent,
Ose crier : Regardez-moi !
Puis dévoiler ton cœur nu…
Réfléchis peu sur tes choix !
Les sentir tous, belle invite,
Suffira. Fini d’être aux abois
Hardiment lance-toi ! Et rue
Avec audace ! Agis avec foi !
.
Rebelle-toi contre toi-même !
Ne laisse plus filer le Temps !
Hâte-toi de saisir le bonheur !
Dans une vie peu l’entrevoient.
Alors, quoi que tu fasses : aime
Rire danser chanter tout autant.
Mais, surtout, aime les douceurs
D’une femme attachée à ta voix !
.
Sinon, tu t’étioleras, étouffé par tous tes torts,
Avant de dépérir, le corps rabougri sans émoi,
Et l’âme grise ensevelie sous d’amers remords.
Homme las, aliéné par ce monde, ressaisis-toi !
.
OUI, RÉVEILLE-TOI !
.
Brise tous tes carcans et brille dans les festins !
Libéré de tes chaînes, ose marcher sur ta grande route.
Et n’aie plus peur d’être épanoui ! Profite seulement de chaque
Instant fugace, toujours en bonne compagnie. Et vole à l’existence
Ce qu’elle offre à profusion ! Et sans honte jouis-en ! Oui ! vis à l’instinct
Et laisse-toi porter emporter, toi qui fus longtemps raisonneur dans le doute.
Fixe à l’horizon le soleil se levant ! C’est le signe d’une aube paradisiaque.
Prêt à partir, ouvre les yeux et choisis-en une exempte de repentance !
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Poème écrit par Philippe Parrot,
Commencé le 14 octobre 2012
Et terminé le 16 octobre 2012
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