Le passé n’est déjà plus que l’avenir n’est toujours pas ! Seul, tributaire d’un corps ; avec d’autres, tributaire d’une histoire, chacun d’entre nous n’expérimente la vie qu’à travers le présent, ce « moment » insaisissable et fugace, si vite vécu qu’à la seconde où nous en prenons conscience, il a déjà disparu. Englouti dans le flux incessant et destructeur du Temps…
Unique réalité que nous vivons et partageons de fait. l’instant structure donc notre quotidien et conditionne l’émergence de toutes nos pensées et de toutes nos actions, de tous nos maux et toutes nos joies. Cadre incontournable, nous lui sommes redevables des multiples expériences auxquelles il nous confronte et qui nous enrichissent.
Mais cela suffit-il pour être en adéquation avec cette irréductible immédiateté qui est la marque de notre destin ? Assurément non ! Tenter de trouver un début de commencement d’harmonie qui permette de se sentir bien au cœur de ce Temps qui passe, voilà le pari fou qui anime ce texte ! Mettre des mots sur notre aspiration légitime à parvenir à la maturité, cet équilibre fait de sagesse et de tempérance où chacun est enfin devenu ce qu’il est, dans la simplicité, le naturel et la spontanéité, tout en demeurant toujours immergé dans le courant du Temps, à l’écoute des choses et des êtres…
Philippe Parrot.
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Poème 20 : Sur la route de Soi
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Homme, entendras-tu ces bienveillantes paroles
En hommage au mot « Vie » écrit en banderole ?
Voilà ce qu’on y lit, en lettres rouges à bordures,
Sur le fond blanc, à colorer, de nos âmes pures !
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Marque de tes pas l’asphalte des grandes villes,
Agitées et bruyantes, où nous courons serviles !
À t’échiner là-bas, tu côtoieras des gens pressés,
Aux regards éteints, à l’esprit routinier. Cassés !
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Fuis-les sans un remords ! Ils heurtent la raison
Et blesseront ton cœur. En quittant leur maison,
Ne t’estime jamais, par vanité, meilleur qu’eux !
Il y a sûr plus grand que toi, dans d’autres lieux.
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Réfléchis sur ton parcours à vouloir le meilleur !
Pour induire ton destin, il t’en faudra des heures
De patience et d’efforts. Aie une rigueur louable,
Mais qu’elle soit désirée, et surtout supportable !
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Sois doux avec toi et, tu verras, tu seras tendre
Avec les autres ! D’autant qu’il faut s’entendre,
Solidaires sur un même astre, dans une course
Folle. Vers quelle direction ? De quelle source ?
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Malgré nos craintes, il va quelque part… À tort
Ou à raison, personne ne saura. Sois en accord
Quand même avec le Cosmos, ses lois, sa Force
Nommée de mots divers, tatoués sur les torses.
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Délaisse les conflits ! Ils séparent les hommes.
Quelles que soient tes peines et quelle somme,
Quels que soient tes transports et quel nombre,
Forge dans ta conscience une volonté sombre !
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Au milieu des chaos, des ténèbres, crois en toi !
Bien qu’elle soit vaine, jouis en toute bonne foi
De cette liberté d’attribuer un sens à ce qui n’en
A pas. Pour découvrir le tien, prends ton temps !
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Puis, le jour où tu cerneras cette orientation-là,
Décide alors de ne plus jamais y mettre le holà !
Bande chairs et muscles pour suivre ce chemin !
Le corps prêt, marche vers ton horizon sans fin !
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Il enjolivera ta route aventureuse, parfois dure.
Et bats-toi jour après jour pour bâtir ton futur !
Sois fier de ce que tu as construit avec science,
Mais aussi de tes projets portés avec vaillance !
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Donne-toi avec passion à ta chère voie choisie !
Elle deviendra signe de contribution d’une vie :
La tienne où tu excelles ! Ta singulière marque
Sur l’histoire, comme le sceau d’un monarque !
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Un conseil. Évite de te méprendre sur la réalité
Désarmante. Malgré ces débiles ragots ébruités
De basses trahisons, dignes de noirs caniveaux,
Des héros et des saints luttent, avides d’idéaux.
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Ils se battent avec audace contre les injustices.
Ne désespère nullement ! Cherche avec malice
La pépite cachée dans ces boues ! Elle redorera
Ta vie de ses vifs éclats. Voilà qui te rassurera !
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Si l’épuisement te gagnait un soir, las des bruits
Et des heurts, gêneurs de nos repos aujourd’hui,
N’oublie pas qu’il existe des déserts et des mers,
Des plaines et des collines, bien d’autres terres !
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Et pars dans l’instant, sans aucune inquiétude.
Car tu trouveras là-bas, l’isolement, la solitude,
Le calme et le silence. Sûr, ces cadres t’aideront
À trouver des réponses. Réfléchies, elles t’iront !
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Quand tu reviendras, nourri de vérités, ose les
Afficher avec fermeté mais, sensible, te régaler
Aussi de celles des autres, tirées de leurs vécus,
Qu’ils t’exposeront afin qu’elles soient connues.
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Avec eux, sois toi-même ! Surtout, reste naturel
Et ne te force en rien ! Pour éviter les querelles,
Ne te joue pas de l’amitié, et jamais de l’amour !
Ces sentiments grandissent toujours en retour…
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Ne sois pas cynique ! Observe comme ils résistent
Fort bien au Temps où s’usent nos vues altruistes,
Défaites au fil des ans par trop de vives lassitudes.
Oui ! eux seuls t’apporteront une vraie plénitude !
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Car eux seuls enchantent âmes et cœur, tendres
Comme l’herbe grasse mais, quitte à surprendre,
Durs comme des rochers en granit, blocs dressés
Vers le ciel pour braver l’Éternité, sans la blesser.
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Et quand tu vieilliras, au fil des longues années,
Miné par un corps usé, puise en toi, condamné,
Un détachement, une paix intérieure, apaisants
Baumes aptes à guérir tes blessures du présent.
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Chasse ces peurs aussi qu’engendre la fatigue,
À viser l’excellence ! Ne sois pas fils prodigue !
Tire des expériences variées de ton riche passé
Une sagesse afin de ne plus te sentir angoissé !
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Et sans amertume et sans regrets de ta jeunesse
Disparue, jette tes chimères enfantines et cesse
D’être impatient. Atteins cette salutaire hauteur
Du jugement enfin libéré de ses vieilles erreurs !
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Alors, tu deviendras cet être, ouvert et détaché,
Serein mais tenace, sachant agir sans se fâcher.
Malgré les trahisons, les reniements, les coups,
Les plaies, les tourments, les cordes à nos cous,
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L’Ordre, les codes, oui, malgré tes rêves brisés,
Tes espoirs déçus, tes attentes livrées à la risée,
Admets cette évidence : l’univers illimité recèle
Tant de beautés qu’à les admirer, tu chancelles !
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Alors, enivre-toi d’elles : la cause de tes éveils !
Pour toi pour les autres, sois toujours de veille !
Demeure simple et curieux, gai et plein d’allant.
Quel que soit ton âge, ris à montrer tes talents !
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Sois optimiste et tu seras, chaque jour, positif !
Ne cours plus après l’avoir ! Ça rend vindicatif !
Cherche à te sentir en paix avec le vaste monde,
Les autres et toi-même, ivre de chaque seconde.
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Ainsi seras-tu heureux
D’être au milieu d’eux !
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Poème écrit par Philippe Parrot
Commencé le 17 février 2013
Et terminé le 27 février 2013
Remarque : Ce poème me fut inspiré par la lecture de « Desiderata« , un texte écrit par Max Ehrmann (1872/1945). C’est donc une manière de rendre hommage à ce poète.
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6/ Quand le vent tant las sera
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