Au bout d’un ponton, dans une aube incertaine où lignes, formes, matières et espaces semblent se fondre et se confondre dans une même tonalité, un regard émerge pourtant de la grisaille ambiante, aussi poignant que l’étrange atmosphère qui règne sur ce bord de mer.
Deux yeux nous fixent, énigmatiques et pénétrants. Cherchent-ils à inciter à inviter, à partager à révéler, à retenir à libérer ? La réponse à cette dérangeante question, à chacun de la formuler comme il l’entend, surtout comme il la sent…
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Poème 24 : Yeux levants
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Ressens l’envoûtement
De la grisaille
Ambiante !
Elle cerne la mer étale
Et la jetée, de lueurs blafardes.
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Dans cet encerclement,
Représailles
Oppressantes,
Des blessures fatales
Te réveillent, sur tes gardes.
* * * *
Aux abords du ponton,
En planches
De guingois
Partantes vers l’horizon,
Tu demeures, hésitant et las.
.
À marcher à tâtons,
Chaque manche
Aux abois,
Cesse ! Va sans raisons
Où les lignes se joignent, là-bas !
* * * *
Oublie ce crépuscule
D’automnes
Désespérants
Et ne vois que ces yeux,
Fixes ! Ils t’exhortent à revivre.
.
Ce regard exempt de calcul
Rayonne,
Pénétrant.
Chasse la tristesse des lieux
Par l’éclat de l’âme qu’il délivre !
* * * *
N’hésite plus et cours !
Conscience pure,
Elle guidera,
Omnisciente voyante,
Tes pas vers un destin de choix.
.
Une volonté la parcourt,
Tapie mais sûre.
Va ! Elle t’aidera.
Ne la crois pas malveillante,
Dans ses prunelles trouve ta voie !
* * * *
Élance-toi, pousse un cri !
Martèle de tes pas
L’appontement
Branlant, bordé de pieux !
Ils se rejoignent dans l’opaque lointain.
.
Où, par quelle féerie
— Ne rejette pas
L’enchantement ! —
Terre, ciel et eau, en un axe radieux,
Se croisent se mêlent et se fondent en Un !
* * * *
Bord atteint en un bond,
Le cœur en liesse,
Entre deux mondes,
Plonge malgré tes peurs dans l’océan,
Aux abysses profonds, sous son œil impavide.
.
Nage jusques au fond !
Jouis des ivresses
Des envoûtantes ondes !
Et quand tu remonteras, défaillant,
Les vagues te porteront, suffocant et livide.
* * * *
Dans un
Foisonnement
D’écumes, réjouis-toi !
Hors des froides eaux, tu jailliras,
Les yeux ouverts, les bras tendus ! Alors,
Admire ! Couchant, l’ancien monde aura changé.
.
Il n’y aura plus cet univers gris, hier encore manichéen,
Mais des bleus des rouges des roses et des verts. Des chatoiements
Aux couleurs de son sang, de sa peau, de ses folies, de ses espoirs, ma foi !
Là, sur le ponton, c’est elle qui t’attend, ses cheveux au vent coupés ras
Et sa robe ondoyant sous la brise. Elle te tend sa main au gant d’or.
Rejoins-la vite car l’heure redoutée est proche. De t’engager !
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Poème écrit par Philippe Parrot
Commencé le 09 juin 2013
Et terminé le 13 juin 2013.
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