Quelques instants auparavant, le soleil conquérait encore le lit où elle reposait, allongée et nue, dans l’abandon du corps et de l’âme, s’offrant sans retenue à l’astre. Chatte, câline et provocante, elle se pâmait d’aise, ravie de ronronner à sa manière, de s’étirer, de se tourner, de s’offrir, bref, de s’exposer avec hardiesse aux rayons qui l’enveloppaient de leur chaude et pénétrante lumière.
Et son torse, d’une pâleur extrême, renvoyait — tel un miroir — des reflets d’un éclat immaculé, aussi vif que le soleil lui-même.
Tout à côté, négligemment posé, un plaid zébré attendait en vain qu’elle s’en recouvre…
Femme au soleil – Edward Hopper (1882/1967)
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Poème 25 : Femme dans un rai
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Soleil, écoute la requête d’un homme de passage
Au fait de ta constance ! Son visage au teint pâle
Se languit de caresses, seules aptes, en hommage
À sa grâce, à combler son besoin d’ivresse si vital.
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Sans doute certains amants l’ont-ils comblée, un
Temps ? Mais, lâches et inconstants, leurs désirs
Satisfaits, ils surent, avec art, reporter à demain
L’union de leur destin, en quête d’autres plaisirs.
* * * *
De guerre lasse, la voilà debout, indécente, dans
Une chambre claire à la fenêtre ouverte, envahie
De lumières. La bouche un peu pincé cependant,
Aspirerait-elle, en silence, à ne plus être trahie ?
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Exauce son désir ! Voilà, sous le sceau du secret,
Ma demande ! Car je veux qu’elle ignore, qui osa
Te prier, à genoux, de l’aimer à jamais et, discret,
Qu’à compter d’aujourd’hui, de haut tu la choyas.
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Astre flamboyant ! Tu as l’éternité comme atout
Principal et c’est, cœur farouche, ce qu’elle exige
D’un grand amour d’ici-bas ! Courte ou non, tout
Au long de sa vie, reste cet amant, véloce prodige,
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Honoré de lui emboîter le pas, obstiné et fidèle,
L’enveloppant de chaleur, vivante et protectrice.
Bien que libre elle demeure, prends sous ton aile
Cette dame. Elle se régale tant, lascive laudatrice,
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Des charnels plaisirs que tes rayons dispensent,
Quand, nue, huilée et parfumée, offerte à ta vive
Clarté, ils errent sur sa peau douce sans défense.
Ah ! Ce fier corps, comme il pousse aux dérives !
* * * *
Engageons-nous ensemble ! Désormais le matin,
À l’heure où tu rougeoies à l’horizon, triomphant,
J’ouvrirai vite ma fenêtre pour scruter le lointain,
Réjoui de te voir monter dans le ciel, déjà brillant.
.
Car alors je saurai qu’en un tout autre lieu là-bas,
À jamais inconnu, tu aimeras comme il faut celle,
Vêtue légèrement, charmée par vos ardents ébats.
Aussi longtemps qu’elle vivra, attise le feu en elle !
.
Sois l’exemplaire compagnon, mûr et attachant,
Qu’elle appelle de ses vœux. Oui, sache la retenir
Sans jamais l’oppresser ; la suivre à tout instant,
Sans jamais la pister ; seul, l’effleurer, à l’avenir,
.
Sans jamais la choquer ; seul, envahir ses chairs
Sans jamais s’y lover ! Éveille ses désirs enfiévrés
Dans tes rais trop brûlants et enflamme son cher
Esprit sur des bûchers célestes conçus à ton gré !
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Soumise à ta dévorante passion, loin des heurts
Jusqu’à son dernier jour, elle puisera ses allants,
Dans vos lumineux liens, rayonnante de bonheur
À s’offrir corps et âme, à toi, si loyal conquérant !
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Poème écrit par Philippe Parrot
Commencé le 30 juin 2013
Et terminé le 5 juillet 2013.
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