Quand l’unique sentiment qui domine en soi, donne l’impression, extrêmement étouffante et destructrice, que tout son univers — personnel, familial, professionnel et social — se réduit à une vaste prison, aux murs d’enceinte si hauts et si épais qu’il semble impossible de s’en évader pour tout recommencer à zéro, la violence des émotions qui vous traversent est si dévastatrice que vous sentez monter en vous la colère à l’encontre de la terre entière mais aussi la haine à l’égard de vous-même et de ce que vous faites de votre propre existence, dos au mur, dans l’impasse, sans espoir de voir l’horizon se dégager. Ne reste plus alors qu’à regarder, impuissant et atterré, ces forces obscures vous submerger, vous incitant, selon les circonstances, soit à la révolte la plus radicale soit à l’abattement le plus profond. Dans l’attente de l’irruption d’actions extrêmes et soudaines, inenvisageables un instant plus tôt, qui bouleverseront à jamais ces équilibres délétères….

« Citation 583 du 07/03/2014 : Ravageur rap rageur : Qui trop abaisse, réveille ce qu’il y a de plus bas en l’homme : la haine ! »

Philippe Parrot

Avertissement : Le texte qui suit est politiquement incorrect. Il pourrait éventuellement heurter.

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35 -Ravageur rap rageur a

Photo libre de droit trouvée sur Pixabay.com (Auteur : Tama66)

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Youssoupha – L’enfer, c’est les autres

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Poème 35 : Ravageur rap rageur

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Mec, mate un peu ta peur à croiser ma gueule de beur !

J’vois dans ton r’gard fuyant qu’des barreaux de cellule !

J’imagine dans ton crâne formaté qu’des murs de prison !

J’discerne dans ton cœur endurci qu’la froideur du mitard !

.

T’es bourré d’préjugés d’rentier bien ancrés ! Ça m’écœure…

J’suis qu’un taulard encore en sursis, dans ta tronche de nul ;

Un quetar d’la cité, parqué dans l’ghetto, sans aucun horizon ;

Un crouille parasite, intégriste, violeur de tes sœurs ; un bâtard

.

Trop relou dans ton monde de bobos, d’parigots, tous squatteurs

De quartiers où friqués et intellos rêvent de chambouler l’histoire,

Sans bouleverser la leur ; un boukak basané, débarqué de son bled,

Qui s’en tape d’travailler à d’venir meilleur dans ta France carcérale ;

.

Qui palpe les alloc à engrosser l’harem, grosses moukères en chaleur ;

Qui profite des acquis de la classe moyenne, d’vrais cons, c’est notoire,

Effrayés à l’idée qu’on pique leur oseille et nique leur fille belle ou laide.

Voilà c’que je lis, sur ta face de rat, quand, dans la rue, tu m’toises, mal !

*      *      *      *

Y en a plein l’cul d’ce monde merdique qui nous nique : des bourges qui s’montrent,

Des nantis qui claquent ; d’la frime, des costards, des bagnoles ; d’la cité, du quartier

Et des barres de béton qu’ils appellent la ZUP ; du chomdu, d’la racaille et d’la came ;

Et d’la taule, d’la traînerie, d’la castagne et des casses ! Sans avenir à pouvoir advenir,

.

Sans comprendre à jamais rien entreprendre, j’ai la haine, bien d’travers, à l’encontre

D’la France, des élus d’mon cul, des profs, des éduqs ; des flics, des indics, tous à chier ;

Des curés des rabbins des imams, des prêcheurs de tout bord, oppresseurs de nos âmes.

J’ai la haine, bien d’travers, à l’encontre des arabes djihadistes toujours prêts à m’bannir

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Pour Allah, avant de s’tirer et s’faire tuer en martyre ; et des blacks, crevards, qui défilent

Dans les box pour zinguer nos cousines ; et des roms qui chouravent à l’arrache nos BM.

J’ai la haine, bien d’travers, à l’encontre de nos pères qui endurent la chaîne et se taisent,

Ou qui s’cassent voir ailleurs, trop heureux de plaquer sans remords la mifa. J’ai la haine,

.

Bien d’travers, à l’encontre de nos mères qui la ferment et s’attellent aux ménages à la file ;

À l’encontre des frangines qui putassent ou s’attifent en burka, en tout cas ça m’rend blême

Leurs audaces ; à l’encontre des cousins qui demeurent à trois blocs et m’parlent très à l’aise

D’entraides mais cad’nassent leur porte quand tu viens y frapper, un beau soir de déveine…

*      *      *      *

Mais, ouvre bien tes esgourdes, bourge ! Tu vas bader à m’écouter jacter

Une histoire d’enfoiré du Neuf-Trois. Elle t’ôtera toute envie de becter…

J’s'rai jamais ton voisin ! J’suis qu’un rebeu qu’a la haine dans ses veines,

Héritage des harkis ! J’enrage d’une telle rage qui m’ravage et m’gangrène

Qu’au passage, j’ai goûté, à tomber, au vol, au viol, au racket, au braquage !

Que j’fréquente des caïds qui flinguent et des meufs bonnasses. Hommage !

Ta mère qu’elle claque, j’me marre ! Ne m’fais pas la morale, t’es qu’un cav’ !

Je m’défonce à la blanche qu’j'en arrive à vomir ce chabert qui m’soûle grave,

D’vant la glace où j’m'place ! Et c’est moi ! Qu’en veux, à la terre toute entière,

Qui oublie solitaire dans l’éther d’mes pensées délétères d’être solidaire et fier.

Je crois tellement plus à tout ce qui m’arrive qu’il n’y a plus rien qui m’motive.

J’bois la tasse, vais m’noyer, trop la hâte de me voir, tout gonflé, sur l’aut’e rive.

Sans futur qui pourrait m’advenir, comment pourrais-je espérer, en un avenir ?

Aucun gars ne peut bien se tenir quand il devine que, jamais, il n’aura de d’venir.

Alors rien à fout’ quand j’m'éclate que d’aut’es puissent crever comme des chiens !

Fait divers pour les nazes, je n’crois vraiment plus aux fées d’hiver pour les miens.

*      *      *      *

Ce sont eux les coupables d’mes dérives, auteurs de mes plaies de mes bosses de mes bleus,

Et d’mes shoots, trop habités de craintes pour me tendre la main et trop lâches pour m’fixer

Dans les yeux, une fois comme un homme : leur égal ! Sérieux, j’ai la rage ! Car ils regardent

Que d’un œil : le leur. Mais t’inquiète ! Tout comme toi, j’sais bien qu’au final on pense tous

.

Pareil… C’est si simple de rejeter tout le poids d’mes conneries, d’mauvaise foi, que sur eux ;

Si facile d’affirmer que les merdes où je m’enlise, c’est la faute des autres, des quasi désaxés.

J’manque de couilles, sans repère, pour admettre qu’il faudrait prochainement qu’il me tarde

D’assumer mon rôle de grand frère, d’en finir avec ces chiennes d’idées fausses à mes trousses.

.

Vrai d’ché vrai, y a qu’un seul responsable d’mes galères : moi !.. Et j’suis l’diable et sa queue,

Si les autres, c’est l’enfer ! Quand ils r’ssortent mon casier à rallonge, j’me convainc, que j’suis

Con, comme ces gens que je hais, d’accuser l’aut’e de causer d’emblée tous mes maux quand je

Refuse — gros taré — de vouloir faire un geste, en laissant de côté mes deux poings et ma lame,

.

Pour m’servir que de mots. Alors quand j’mourrai, d’une balle dans la tête, une affaire d’enjeux,

D’overdose d’héroïne ou d’une autre manière, méprisé mais conscient d’mes erreurs, sans bruit,

Sachez-tous, néanmoins, qu’j'ai rêvé bien souvent d’vous aimer, à la mort, et aussi, un p’tit peu,

J’le confesse, de l’être dans vot’e cœur, enfin touché de me voir désireux de racheter ma sal’ âme.

*      *      *      *

Par bonheur, mon histoire s’achève ! Y a pas d’heure chez les keufs qui débarquent en chœur,

En force comme une meute, des gros bras bien armés, pour m’cueillir par surprise, à l’aurore.

Quelle grosse daube de réveil qui attise ma haine que j’tirerai dans le tas si j’avais mon calibre !

Planqué dans l’plancher, j’n'ai pas pu l’choper. Et la mère qui gueule, et les sœurs qui pleurent,

.

Les molosses qui aboient, les p’tits frères qui paniquent et, dans ce bordel-là, le père, à l’heure,

Depuis si longtemps dépassé, parti chez Peugeot à Aulnay. Ils explosent ma serrure sans effort,

Surgissent dans ma piole et me tirent du paddock, à poil sur une zouz, une beur des plus libres

Du huitième. Elle refuse d’être mariée fait la pute pour qu’aucun ne la veuille. Cherche l’erreur !

.

Dans les caves, une tournante entre potes, consentante, elle la joue bien partante. Conquérir de

La sorte, au prix fort, une souveraine liberté, faut être ouf, mais moins que moi ! Heureusement,

Y a la cok qui l’aide bien, que j’lui donne gratos, pour l’aider à partir, avant l’heure qu’elle espère

Prochaine, aux antipodes, loin du quartier, d’la cité, d’la banlieue, de cette France, où elle crève !

.

Faire encore d’la taule des mois des années, l’idée m’ait venu qu’j'en avais bien assez. Que d’eux,

Des flics d’la justice des matons, je n’pouvais rien attendre, sinon d’être brisé ! Alors voracement,

J’lui ai roulé une pelle et, avant qu’ils m’coincent, m’suis j’té par la fenêtre, emporté dans les airs.

Il est l’heure maintenant de chanter avec d’autres ce ravageur rap rageur, assassin de mes rêves.

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Car il est temps d’oublier celui qui n’fut personne, à renoncer trop vite à s’assumer en Homme.

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fichier pdfP 35 – Ravageur rap rageur

Poème écrit par Philippe Parrot,

Commencé le  dimanche 02 mars 2014

Et terminé le mercredi 12 mars 2014

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