Cette jeune femme qui joue avec un dauphin, semble ravie. Comme si — à batifoler dans l’eau avec cet animal — elle oubliait un instant, dans l’exaspération de ses émotions, de chercher un fil conducteur à sa vie. Mais à trouver où ?
Sur la terre ferme, avec ses vicissitudes et ses tracasseries qui finissent toujours par user le corps et l’esprit et par chasser toute spontanéité ou… en pleine mer, là où, en toute liberté, elle jouirait de l’existence comme elle l’entend, libérée de toute entrave ?
Nul n’aura, hélas, de réponse puisque cette inconnue demeurera, à jamais, une touchante naïade entrevue un instant sur le Net…
Philippe Parrot
Photo libre de droit trouvée sur Pixabay.com ( Auteur : zenitmkt )
« Tarzan » interprété par Johnny Weissmuller
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Poème 38 : Baignade
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Drossée par la houle, mer tempétueuse d’hiver,
Loin de briser tes vagues sur une grève déserte,
Laisse plutôt tes flots indomptables se disperser
En des paquets d’embruns au milieu de la jetée !
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Ce soir, au crépuscule, mon regard se tourne vers
La ligne d’horizon où l’océan se bat, en pure perte,
Avec un ciel assez couvert pour empêcher la percée
D’étoiles luisant depuis toujours d’un éclat pailleté.
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Telles des phares esseulés, perdus dans la nuit noire,
Si elles scintillaient ensemble de leurs vives lumières,
Vous m’accompagneriez, accrochée à mon bras, ravie
D’exercer, sous leurs célestes emprises, votre charme.
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Hélas vous brillez par votre absence, amer faire-valoir !
Désarmé, devant ces tonnes d’eau déployant leur altière
Puissance sous mes yeux effrayés, le cœur sans vis-à-vis,
J’attends, apparue soudainement, au milieu du vacarme,
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Qu’une déferlante me happe et m’entraîne, dans l’abysse
Où règnent les ténèbres, précurseurs du Grand Sommeil.
Amant rêveur, ballotté par les flux de ce monde inconnu,
Je me laisserai séduire par le voyage, dérives aquatiques.
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Car, bien que mes os se soient tous brisés, mon esprit en lice
Refusera net de monter vers les Cieux où les âmes s’éveillent,
Purifiées et sereines, convaincu que la mienne, sans retenue,
Voudra rester dans les Grands Fonds au pouvoir fantastique.
* * * *
Dès lors, à vos vacances d’été, quand, pour vous revigorer,
Vous irez en mer, il me plaît d’imaginer qu’en mammifère
Marin je serai transformé. Véloce et criard, vif et facétieux,
Je m’approcherai de vous, surpris de ne pas vous faire peur.
.
La tête hors de l’eau, vous me sourirez même, vos traits colorés
Par le soleil ardent, sans chercher à fuir pour rejoindre la terre.
En de légers mouvements de queue, imperceptibles à vos yeux,
Mon corps dompté se plaquera au vôtre, maître de ses ardeurs.
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Comme une leste cavalière, vous empoignerez ma nageoire dorsale
Et, providentiel appui, vous me chevaucherez, plaquant vos cuisses
Fermes sur mon dos très luisant. Unis fortement par vos puissantes
Prises, à vous deviner anticiper mes moindres oscillations, je virerai
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De bord, pour vite satisfaire votre vœu le plus cher, en docile animal :
Gagner le large où ciel et mer se fondent en un même bleu, d’artifices !
Et au soleil couchant je vous déposerai dans l’anse d’une crique, riante,
Oublieuse qu’à la saison prochaine, en fidèle coursier, je vous guiderai.
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Si pour toujours vous daignez,
Ma Douce bienvenue,
Seule et nue,
Dans les Calanques, vous baigner !
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Poème écrit par Philippe Parrot,
Commencé le samedi 12 avril 2014
Et terminé le jeudi 17 avril 2014
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