Bien qu’elle soit agenouillée sur un banal canapé, placé au beau milieu d’une pièce tout à fait quelconque, cette mystérieuse inconnue fascine. En effet, si elle focalise le regard sur sa seule personne par sa posture et son état, c’est parce qu’elle joue avec un art consommé des atouts de sa féminité. Encore amante et bientôt mère, elle marie avec une déconcertante audace — savamment entretenue par le loup sur ses yeux — la beauté de son corps à l’envoûtement de son ventre dont l’arrondi épouse la cambrure du dos et donne à son port une si gracieuse allure. Ébahis par cette créature plantureuse et féconde, il ne nous reste plus qu’à la laisser venir vers nous, émerveillés par ses formes généreuses et cette vie balbutiante qui croît dans ses entrailles…

Philippe Parrot

44 : Une vie en soi

*       *       *       *

Poème 44 : Une vie en soi

.

Comme une naïade,

Au gracile corps nu,

Exposée sur la grève

Du cours où elle vit,

.

Cachant sa poitrine,

Nacrée par les eaux,

Avec le bras gauche

Plaqué sur ses seins

.

Et la toison fournie

De son pubis fauve,

Avec la main droite,

Posée sur son Mont,

.

En toute ingénuité,

Mêlée d’effronterie,

D’une saine superbe

Qu’anime ma fierté,

Il me plaît d’exhiber

À ton regard aimant

Et à ton cœur transi,

En une pose lascive,

Mon généreux profil,

Au galbe si marqué…

*      *      *      *

Observe longuement

Ma gracieuse beauté

Dévoilée, bel instant,

Sur ce même canapé

Où mes chairs rosies

Furent, par ton sexe,

Une nuit, fécondées !

Attirante, voire fatale

Avec mon port altier,

Dûment ensorcelant,

Ma parfaite élégance

À la grâce épanouie,

Mon visage couvert,

Placé de trois-quart,

Mes yeux de sphinx,

Cachés par une gaze,

Vois comme je jubile

De détenir, dans mes

Entrailles, un avenir !

Seul, il nous survivra.

.

Enceinte, en femme

Gardienne d’une vie,

Oui, je me sens forte

Et radieuse, vaillante

Et tenace, invincible,

Conquérante. Si sûre

Dans ma future peau

De mère ! Elle me va,

Tu le dis, à merveille.

Cependant, à deviner

À l’occasion les peurs

Qu’elle génère, en ton

For intérieur, je veux

Te calmer et m’offrir,

Douce, à toi son père.

Car tu osas me confier

Combien mes récentes

Troublantes rondeurs,

Enchâssées entre mes

Hanches, te hantent…

.

À croître vers l’avant,

On dirait l’imposante

Proue d’une goélette

Sur l’océan, tenue de

Ramener au port un

Trésor. Elles cachent

Le leur, réunificateur

En Un de nos destins.

Quelle gratifiante joie

D’œuvrer pour la vie !

Quel magnifique don

De porter un enfant !

Pareille à un oiseau,

J’observe la Terre de

Haut, par-dessus les

Nuages, dans un azur

Infini, pleine d’orgueil

De me voir médiatrice

D’un être en gestation,

Lové dans mon bassin.

*      *      *      *

Lointaine ou proche,

Indécise ou décidée,

Têtue ou conciliante,

Instable ou réfléchie,

Frivole ou profonde,

Égoïste ou altruiste,

Discrète ou voyante,

Insatiable compagne,

Future jeune maman,

Incontrôlable et vive,

Mon humeur oscille,

En saute déroutante,

Avec mes hormones.

.

Tu t’en accommodes

Pourtant et endures

Toutes mes frasques

Sans jamais t’irriter,

Toujours à patienter.

Tu arrives tellement

À m’aimer que je ne

Doute jamais, le jour

Entre tes bras câlins,

Enveloppée, d’être ta

Reine de Beauté… et

La nuit dans notre lit,

Désirée, ta Nominée !

.

Car, à ton vif regard

Émerveillé, de suite,

À voir ma silhouette,

Élancée, transfigurée

Tant par la maternité,

Je réalise à l’évidence

Combien il t’enchante

Qu’au fil de ces mois,

Je sois devenue deux.

Porteuse en mon sein

Des gênes originaux,

Différents et uniques,

De toi et moi, en Lui !

*      *      *      *

Les larmes de ma joie

Qui se mélangent aux

Tiennes ; nos caresses

Audacieuses qui nous

Enflamment vite ; nos

Désirs d’abandon qui

Nous emmènent loin,

Sont tous tributaires

De Toi… Et sous peu,

Tu naîtras ! Je te veux

Avec une telle ferveur

Que j’ignore le monde.

.

Si loin ! Il m’indiffère

Qu’ils adorent le bruit

Des bottes sur le pavé

Des rues qui poussent

À la guerre ; ou la folle

Clameur des violentes

Foules qui ravivent les

Haines ! J’ai fermé les

Volets, tiré les rideaux

Pour fuir ces horreurs

Et vivre notre passion

Dans notre nid discret

Où mon rêve très cher

Va, bientôt, s’incarner.

Dans un chaud cocon,

Tu grandiras en paix !

.

À songer à nous trois,

Je passerai mon temps

À jouir de cet état. Car,

À terme dans l’utérus,

Trop à l’étroit, l’heure

De délivrance sonnera

Où tu pousseras enfin

Ton cri frondeur, plus

Puissant et troublant

Que celui des amants.

.

Avant que survienne,

Demain, ce bonheur,

Le ciel d’un bleu clair

M’apparaît lumineux.

Tu es mon arc-en-ciel

Et colories mes jours

Des tons enchanteurs

D’un amour porté par

Des attentes… Comme

Près des bords de mer

Où nagent les enfants,

Dans mes eaux tièdes,

De mère, je te pressens

Baigner tout à ton aise.

.

Épicurienne, engagée

Dans un long périple,

En solitaire, pourquoi

Renoncer aux folies ?

Elles mettent chaque

Jour tant de sel à nos

Vies qu’elles amènent

Mes craintes à fondre

Telles une glace. Quel

Divin cadeau, la venue

D’un ange mémorable !

Noble, tu m’enrichiras.

Car, durant ces quatre

Mois prochains, je sais

Que tu croîtras en moi

Tandis qu’avec ivresse

Je me nourrirai de Toi.

*      *      *      *

Oui ! Observe l’union

De nos idées ; l’ardeur

De nos émois ; la force

De nos étreintes, fruit

D’une passion exaltée !

Toutes nous mèneront,

Ensemble, à l’apogée :

Toi ! En fait, au calme,

À percevoir là, chaque

Jour, mes espérances,

Tu réussiras vite, dans

Ton sommeil, à rêver…

*      *      *      *

Dans l’enclos doux et

Chaud de mes chairs,

Je te préserve, tel ma

Rose sang originelle !

Fascinée de ressentir,

Dans chacune de mes

Veines, battre le cœur

De nos sèves jumelles.

Portée par l’euphorie,

Je me réjouis de cette

Faveur d’avoir un été,

Avec ton père, couché

Dans le jardin d’Éden.

.

Enchantée d’y cueillir

À son aube, à la rosée

Du matin, Toi, délicate

Fleur ! Qui pour éclore

Ses pétales aux rayons

Du soleil, comme nous,

Prendra racine ici-bas…

.

fichier pdf P 44 – Une vie en soi

Poème écrit par Philippe Parrot,

Commencé le samedi 14 juin 2014

Et terminé le jeudi 19 juin 2014

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