Quand un instant semble « magique », c’est bien souvent parce que l’esprit et le cœur sont envahis de concert par la perception et le sentiment que le Temps s’est arrêté brusquement, son cours suspendu comme par miracle, changé en un vécu intemporel qui paraît n’avoir ni début ni fin. Transportée ailleurs, durant quelques secondes, la conscience parvient alors à un état, proche de l’extase, où les choses et les êtres se fondent et se confondent en une seule et même réalité. Les causes du phénomène sont multiples.
Ainsi, c’est parfois la troublante fragrance d’un parfum sur la peau qui donne l’occasion de vivre l’expérience, possédé par ses effluves capiteux dégagés par le corps, soudain révélé et transcendé, d’autant plus ensorcelants qu’ils émanent de la personne aimée. Ne reste plus qu’à jouir du bonheur, en comblant la femme qui le porte et vous transporte, idéale incarnation à vos yeux de la beauté, de l’intelligence et de la sensibilité.
Et de réaliser avec émerveillement qu’en ce jour, à travers elle, une étoile est née. Qu’elle brille encore longtemps, dans nos mémoires et là où elle est !
Philippe Parrot
* * * *
Poème 52 : Une étoile est née
.
Au milieu du portail,
Ouvert sur les étoiles
Et leurs lueurs stellaires
— Jaillies toutes par vagues —
Ton corps nimbé
D’éther et de grâce
A surgi du néant,
Abysse d’univers.
Oh ! Bel « Instant Magique » !
Tu arrêtes le Temps
Ou tu colles à sa peau
Selon qu’elle s’en pare…
* * * *
À te voir apparaître,
Sculpturale beauté,
Dans la lumière spectrale,
Avec ton port altier,
Gainée élégamment
Dans une robe de soie
Au dos tant échancré
Qu’à hauteur de la taille,
— Exhibées sans pudeur —
On distingue tes fesses,
Arrondies et offertes,
Et la pointe de ta raie…
.
À t’entendre avancer
D’un pas cérémonial,
Scandé par le bruit sourd
— Dispersé en échos —
Des pointes de tes talons,
Frappées contre le sol
Avec tant d’insistance
— Pleine de solennité —
Qu’on dirait les coups
D’une crosse d’évêque
Dans une allée centrale,
En marche vers l’autel…
.
À t’observer progresser,
Sûre et décidée,
Élégante et princière,
Dans cet étrange lieu,
— Immense nef vide,
Écrasante de respect
Par sa froideur ambiante
Et dérangeante à souhait
Par ses mystères cachés —
Sans autre mobilier
Qu’un étroit escalier
Axé sur les cieux…
.
Il a compris de suite
Qu’en ce jour mémorable,
Sous l’égide de fées
— Aux baisers empressés
Sur ton front déposés —
Au sceau de leur amour
Et sous leur protection,
Une étoile était née.
Toi, sublime créature,
Au cœur si généreux
Qu’elles t’appelèrent :
« Ma Douce » !
* * * *
Lointaine et impavide
Tu t’approches des marches
Et engages la montée,
Tout en colimaçon,
Ta main sur la rampe,
— Entrelacs de fer forgé,
Finement travaillés,
Entre lesquels passent,
Entrevus une seconde,
Des morceaux de tes chairs — .
Troublantes exhibitions,
Elles embrasent ses désirs !
.
Ainsi, avec quelle superbe,
Au milieu du parcours,
Tu découvres ta cuisse
Entre deux pans d’habit,
Gracile et longiligne,
— Trop brève apparition
Aux charmes incendiaires — .
Mais tu poursuis ta quête,
Obscure et obsédante,
Tes yeux vers les hauteurs,
Ne laissant derrière toi
Qu’une traîne soyeuse.
.
Faute d’un chambellan
La tenant bien en main,
Elle s’étire par terre.
On dirait la queue
D’une funeste comète
Ravie de laisser derrière elle
Les traces de ton dernier amant.
D’ailleurs, ne jettes-tu pas,
Dans le vide, le présent
Qu’il te fit, vite brisé
Au sol ? Libérée du passé,
Recouvre ta liberté !
.
Parvenue au sommet
Tu tends soudain la joue,
Le visage détendu
Et tes deux yeux fermés,
Prête à t’abandonner
À de nouvelles extases.
C’est pourquoi tu saisis,
— Prémices au renouveau —
L’incandescente aura,
Émergée des ténèbres.
Va ! elle guidera ta route
Vers d’ardentes passions !
* * * *
Mais, en l’effleurant
Des mains, elle irradie
Tes membres pour atteindre
Ton âme, arrivant jusqu’à lui,
Toujours dans ton esprit,
Pour quelques temps encore…
Alors, en ce jour béni,
Avant de disparaître,
Il veut te remercier,
Par ta seule présence,
D’être ce héraut flamboyant,
Donateur de bonheurs.
.
Celle dont les hommes rêvent mais que si peu côtoient
Et qu’au hasard d’un voyage, il croisa, tout pantois !
.
Poème écrit par Philippe Parrot,
Commencé le jeudi 21 août 2014
Et terminé le vendredi 29 août 2014
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