Comment expliquer que certains êtres absents puissent néanmoins s’incarner dans nos esprits et nos cœurs en une impalpable présence, ô combien nourricière, qui, nous le savons, nous habitera jusqu’à notre dernier souffle ? Parce qu’ils sont, tout simplement, tout naturellement, exceptionnels par leur beauté, leur intelligence ou leur sensibilité, quelques rares élus jouissant même du privilège de posséder ces trois qualités.
Avoir eu la chance de rencontrer l’un d’entre eux ressort d’un vrai miracle tant ils sont peu nombreux et dispersés. Alors, nous qui les avons croisés et les vivons au quotidien, dispensons-nous de chercher à expliquer l’Inexplicable et à séculariser le Merveilleux.
Imprégnons-nous de leurs grâces et de leurs enchantements et, où qu’ils soient désormais, remercions-les, nous ayant choisi par hasard, d’avoir posé sur nous leur regard humain, si divinement humain…
Philippe Parrot
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Poème 57 : Ardentes amours fauves !
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Tu as ouvert une brèche,
Éclatant coup de foudre,
Avec ta fougue de lionne,
Dans l’enceinte lézardée,
Par d’épiques combats, de mon cœur emmuré, château fort imprenable…
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Sinistre lieu où sévissent
Les squelettes cliquetants
D’innombrables censeurs,
— Ô cadavres impudents ! —
Aux rires insupportables, résolus, en traqueurs patentés, à m’habiter sans trêve !
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Tu as effondré les murs,
D’une glauque citadelle,
Repaire de cent cerbères
Dévoreurs de mon être ;
Enfoncé tous tes ongles, effilés et vernis, dans leurs orbites profondes ; puis gagné
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L’austère donjon, au faîte
Dans les étoiles aux bases
Dans les ténèbres ; dirigé
Ta venue avec effronterie,
M’exhortant par tes mots et tes charmes à partir tous les deux vers des terres lointaines !
Tu as vaincu mes craintes,
Jeu d’ombres, à la lumière
De tes aubes. Portée par le
Désir transfiguré par la foi,
Tu m’as fait découvrir ces voyages intérieurs, propices aux échappées des amants éperdus.
* * * *
Nous les ferions ensemble,
Corps et âmes, confondus !
Au terme de tant d’errances,
J’en oublierais le grincement
De chaque gond des portes de mon cachot, lugubre tombeau de pierre où j’attendais ma fin.
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Les yeux concupiscents, soûlé
Par la charnelle aura, dégagée
Par tes seins ton ventre offerts
Sans artifice, ensorcelé par toi,
Ô féline adonnée à ton seul bon plaisir, tu me ferais comprendre, sous couvert des caresses
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Que tu dispenserais, qu’au-delà
De nos vies convergentes, hélas,
Vers la mort, Toi et Moi, réunis,
Nous pourrions jouir longtemps
De l’illusion de nous croire immortels, à vivre ensemble un bel amour, oublieux de nos peurs !
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Prisonnier indulgent, retenu
Entre tes bras graciles passés
Tout autour de mon cou, ému
Par ton étreinte et ton regard,
Augure de futures extases, tu me lierais à toi jusqu’à la fin des Temps par un pacte de chair.
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Par tes manières sensuelles,
Preuves de ta fauve nature,
J’apprendrais dans l’ivresse
Comment quitter cette peau
De vieil ermite solitaire que j’avais choisi d’être, indifférent et dur, distant et misanthrope.
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Libéré d’un tel destin, échappé
Grâce à toi de ma froide cellule,
Je croirais en tes yeux perçants,
Bellement encadrés de longs cils
Aux battements gracieux quand le soleil t’éblouit, pareils aux ailes des anges dans les cieux.
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Ils scruteraient le monde, en quête
D’un paradis, perdu, où trouver un
Refuge à nos impétueuses ardeurs,
Brûlantes et ravageuses. Marquées
Au sceau des amours inavouables, elles illumineraient nos nuits d’étreintes passionnées.
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Idolâtre béat, j’irais exempt de tout
Regret, confiant dans tes pouvoirs,
Courir à tes côtés, fidèle adorateur,
Ivre d’arpenter des pays inconnus,
Transporté par la véhémence de tes sens enfiévrés, ébahi par les inextinguibles élans
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De ta passion, vive comme un soleil.
Et le soir venu, dans l’eau miroitante
Du bras mort d’une rivière, à l’ombre
De saules pleureurs, nous nagerions,
Avant d’aller dormir sous la lueur argentée d’une lune blafarde éclairant nos âmes juvéniles.
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Dans le silence, nos membres accolés
Envahis d’émois, avec quelle griserie,
Mains jointes, fronts moites effleurés,
Suave éternité, sous le ciel sans étoiles
Je me réjouirais de les lui avoir volées pour qu’elles scintillent, enchâssées dans tes pupilles.
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À te voir te glisser dans toutes mes visions,
Instigatrice de mes songes et rêves, tueuse
De mes maux, je te serais à chaque instant
Redevable de me faire partager ton énergie
Dans ce monde incertain, fragile et éphémère, où, sans toi, rien n’aurait de sens ni de raison.
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Et nos fols esprits en quête d’évasions,
Toujours hallucinés, sembleraient voir
Des nébuleuses des galaxies, des trous
Noirs traverser l’univers, des passages
De comètes d’un bleu très métallique laisser derrière elles leur queue de poussières d’astres.
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Puis à l’aurore, mus par la même envie,
Nous nous livrerions à de tendres câlins
Quand tu revendiquerais mon sexe dans
Ton vagin, humide et chaud, ma bouche
Contre tes lèvres, moites et tremblantes, afin d’atteindre ensemble orgasmes et bonheurs.
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P 57 – Ardentes amours fauves !
Poème écrit par Philippe Parrot
Commencé le dimanche 28 septembre 2014
Et terminé le jeudi 02 octobre 2014
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