Commentant un poème où l’auteur passait sans transition du conditionnel au futur, une personne écrivait sur internet : « Il persiste en moi une part de mon ancien être qui est touchée plus particulièrement par votre usage du temps futur et non plus du conditionnel. Ainsi, un temps, cette part infime revit furtivement un espoir déchu qui, sur l’instant, ne l’est plus ». Surpris par la pertinence de cette remarque, j’ai soudain réalisé à quel point l’usage des modes et des temps — indépendamment des images véhiculées par les mots — pouvait avoir un impact sur les sentiments. Il m’est alors apparu nécessaire de rendre hommage à la grammaire et au futur qui parviennent à faire revivre dans nos cœurs, l’espace d’un instant, nos espérances les plus grandes, quand bien même nous semblent-elles déçues. Et de remercier à ma manière l’internaute dont la touchante pensée inspire largement le texte qui suit….

Philippe Parrot

196 - Délétères amours

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Poème 59 : Grammaire du cœur

 .

Avez-vous à l’occasion remarqué,

Certaines heures,

Dans le dédale de nos pensées

Et les errances de nos cœurs

Par un amour blessés,

Qu’on se laisse parfois, par l’espérance, embarquer ?

 .

Ces soirs-là, à la croisée de chemins,

Aux yeux des autres cachés,

Dans le lacis de nos souvenirs

Et le fatras de nos attentes gâchées,

Vibrer à la lecture d’une lettre reçue, c’est venir

Raviver au tréfonds de son être le frêle espoir d’un demain.

 .

À jouer avec les temps de la conjugaison

Française et, surprise, à passer

Au fil des pages d’un mode conditionnel

À l’emploi d’un futur, ce glissement vient effacer

D’un trait — moment troublant et solennel —

Le désarroi journalier ressenti à devoir regarder seul l’horizon.

 .

Car apparaît dans nos chairs meurtries

— Et notre orgueil froissé —

Une brusque lueur… Elle réveille

Cette part de soi où gît un cher passé

Et, touché, nos espoirs d’hier, en sommeil,

Reviennent à la charge et l’on se surprend à ne plus se sentir aigri.

 .

Au contraire ! Malgré la rupture

— Et les souffrances engendrées par l’absence —

Revivent en nous, quelques secondes,

Nos sentiments d’avant, en silence,

Réactivés par l’expression féconde

De l’indicatif dans lequel on croit voir le revirement d’une âme mature.

 .

Ô exaltante promesse ! Par cet emploi

Grammatical, ressuscitées l’espace d’un instant,

Voilà que nos aspirations déçues

— Fugacement — ne le sont plus ! Et, insistant,

Le bonheur d’autrefois se rappelle à notre insu,

Dégageant la voie d’un bel avenir capable de nous inonder de joie.

 .

fichier pdf P 59 – Grammaire du cœur

Poème écrit par Philippe Parrot

 Commencé le dimanche 26 octobre 2014

Et terminé le mercredi 29 octobre 2014

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