Si le corps de la femme est l’objet de tous les désirs par excellence ; si son sexe est bel et bien le passage obligé de l’humanité ; si, à l’exemple de Courbet, on peut effectivement considérer son entrecuisse comme « l’origine du monde », source de convoitise et d’enfantement qui contribuent à notre devenir, il ne faudrait cependant pas réduire le ventre féminin à une simple fonction organique, liée à la perpétuation de l’espèce.

À travers la puissance symbolique qu’il revêt en tant que réceptacle et générateur de vie, il parle tout autant à notre chair qu’à notre esprit. En effet, pour peu qu’on en soit sevré, faute d’avoir croisé son alter ego ou qu’on ait le privilège d’en jouir après l’avoir rencontré, pensée et cœur ne cessent jamais d’être tributaires de ses envoûtements. Ainsi se présente-il depuis la nuit des temps non seulement comme l’origine des êtres mais aussi comme la source de nos réflexions et de nos émois.

Jusqu’au jour où — pour peu qu’on parvienne à un salutaire recul après en avoir épuisé tous ses charmes à travers l’expérience du grand amour — on s’en abstrait pour accéder enfin à la sérénité.

Philippe Parrot

Chambre verte

*      *      *      *

Avertissement : Le texte ci-dessus pourrait éventuellement heurter des personnes sensibles.

Poème 74 : L’origine du monde

 .

Dans l’atmosphère de serre,

Saturée de moiteurs enivrantes,

D’une chambre aux nuances de verts,

Poussée par de pressants désirs, provocante

.

Et décidée, ses chairs exhibées

Avec obscénité, ses cuisses écartées

Et sa toison lustrée, soudain désinhibée,

Elle s’offre à l’être aimé, parée de l’unique clarté

.

D’un rayon licencieux errant sur ses seins

Et que ne surent filtrer deux lourds rideaux.

Dans cette pièce close, la sueur des corps sains

Adonnés à trop d’ébats, a distillé l’âcre odeur de peau

.

Des bêtes en chaleur, dans quelque jungle urbaine,

En train de forniquer, vautrées dans la luxure. Relent

Aphrodisiaque, elle réveille l’ardeur, vive et souveraine,

Des amants grisés par la hardiesse de leurs jeux captivants.

*      *      *      *

Car… il aime se repaître en voyeur insatiable du spectacle

Bouleversant de cette indolente beauté, étendue face à lui,

Dont les jambes ouvertes, la fente béante, affriolant oracle,

Révèlent crûment leur ferme volonté de s’unir toute la nuit.

 .

Car… il aime contempler en possesseur esthète ce ventre virginal

Aux hanches bien étroites où se laissent deviner à sa laiteuse peau

Des plaisirs charnels encore inexplorés, impétueuses bacchanales,

Mais aussi, tôt ou tard, des promesses d’enfants, décidées à propos.

.

Car… il aime posséder, en mâle patenté pris entre ses cuisses pâles

Qu’elle referme sur lui, plaquées contre son dos tandis qu’il s’égare

Au fond de ses entrailles, son sexe aspiré par sa muqueuse vaginale,

Cette femme qu’il idolâtre, ravi qu’ils jouissent de concert, hagards.

*      *      *      *

À la voir couchée de la sorte, si pleine d’abandon et si belle de grâce,

Il voit en elle et sa pose lascive l’incarnation d’une déesse pécheresse

Pressée d’abandonner l’Olympe, en héraut, pour délivrer avec audace

Ses messages d’amour nichés dans sa poitrine. Derrière cette paresse

 .

Et l’illusoire mollesse d’une reine languide, il devine l’appétit des chairs

Inassouvies en quête d’ivresse et d’union dans des orgasmes mystiques.

À toujours espérer se fondre, elles s’embrasent pareilles à des torchères.

Mais il sait aussi qu’être pénétrée ne comblera point sa quête initiatique.

.

Au-delà des jouissances ressenties dans ses membres à l’instant fatidique,

Elle attend de lui, instigateur de ces liens troublants, qu’il élève leur esprit

Vers un ciel plus clément qui parsèmerait leur cœur d’étoiles héraldiques.

L’homme, tout autant désireux de libérer son être, d’emblée l’a compris…

.

À des étreintes coupables ils vont se donner, à des pratiques transgressives

Ils vont se livrer, fruits d’un choix mûri et complice les exonérant tous deux

De remords, avides d’autre chose… Oui ! Après avoir connu l’extase jouissive

Des sens satisfaits, ils exigeront de leur passion qu’elle leur ouvre les cieux…

 .

fichier pdf P 74 – L’origine du monde

Poème écrit par Philippe Parrot

Commencé le dimanche 15 février 2015

Et terminé le jeudi 19 février 2015

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