À l’image d’un apatride qui erre dans une ville inconnue sans savoir où aller, passant d’une rue à une autre, d’un quartier à un autre, sans repère, sans but et sans espoir, angoissé de ne savoir où ce périple le mènera, nous débarquons tous dans la vie à la manière d’exilés, abandonnés là, dans un monde indifférent et hostile, sans l’avoir formellement demandé, livrés à nous-mêmes sans que cette existentielle errance nous paraisse rimer à quelque chose.
Poussés par d’obscurs élans, nous persévérons néanmoins — comme le touriste qui déambule d’avenue en avenue au gré de ses pas — sur nos chemins de vie, imprévisibles et laborieux, sans jamais trouver de réponse à notre question : « Pourquoi moi, ici et maintenant ? ». Et, c’est sans comprendre quoi que ce soit à la signification profonde de cette « chierie de bordel ambiant » que nous irons jusqu’au bout du voyage. Ignares, désabusés et las !
Philippe Parrot
Boulevard Malesherbes à Paris, en 1877 – Photo attribuée à Charles Marville (1813/1879)
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Poème 75 : Sur le boulevard de nos vies
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Au hasard de nos pas,
Égarés dans les rues
À poursuivre des rêves
Opposés à l’idée de trépas,
Chacun cherche dans les Nues
Une voie. Douce comme la grève !
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Errons sur les boulevards
De nos destins fugaces,
Portés par nos désirs,
Et, à l’irruption si rare
D’un bel instant de grâce,
Jouissons de ce pur plaisir !
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À boire un cognac en terrasse,
Fatigué de marcher sans projet,
Pensons à prendre d’autres caps !
Et, à juger les badauds qui passent,
Méconnaissant leur combat et trajet,
Rions clairement de nous sous cape !
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Après l’été de nos vies, à baguenauder
Sur de larges artères avec prestance,
À chercher quelques êtres à aimer,
Vient l’hiver où se terrer, échaudé,
Près d’une cheminée, dans le silence,
Avec, comme bagage, des mots à essaimer.
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Car, la pensée est une si chaude braise qu’il nous faut tous s’y brûler !
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P 75 – Sur le boulevard de nos vies
Poème écrit par Philippe Parrot
Commencé le dimanche 22 février 2015
Et terminé le lundi 23 février 2015
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