Elle n’est ni une épouse intrusive ni une maîtresse exigeante. Seulement une amie bienveillante qui veille à ne jamais entraver nos libertés, à ne jamais contrarier nos élans. Discrète et attentionnée, chacun l’apprécie pour ce don qu’elle a, érigé en vertu, de savoir en toute circonstance prendre son temps, soucieuse, qui plus est, de ne pas nous forcer à faire ce que nous ne désirons pas. Philosophie ô combien subversive dans nos sociétés productivistes où chaque seconde est comptée, imposée et rentabilisée !
Fidèle et dévouée, afin de nous protéger des souffrances du travail, elle s’évertue en permanence à nous prévenir de la fatigue avant qu’elle ne s’abatte sur nos épaules comme à nous en remettre dès lors qu’on la ressent. Cependant, si elle partage toujours nos moments de repos, ce n’est pas pour nous pousser à une stérile oisiveté. Loin d’elle un tel état d’esprit ! Connaissant le prix des pauses, elle nous invite plutôt à profiter pleinement de ce temps libre et choisi pour faire, à notre rythme, ce que l’on aime, sans contrainte et chronomètre.
Elle est ainsi cette amie dont les judicieux conseils remettent en adéquation nos êtres avec le monde. Irremplaçable, elle nous aide à discerner ce que sont les vrais charmes de l’existence et à en jouir comme il convient, sans se soucier des commérages. Elle est cette maternante présence qui dispense autour d’elle bien-être et sérénité, la seule qui réconcilie dans un régénérant et salvateur art de vivre nos corps las et nos âme tendues.
Philippe Parrot
* * * *
Poème 78 : Que serions-nous sans « Elle » ?
;
« Elle » aime ravir aux Maîtres — trop à cheval sur les heures
Décomptées au cadran de l’usine, du bureau, à la seconde près —
Ces moments d’indicible langueur où s’abandonnent les cœurs
Des amants comblés, l’amour fait, allongés dans le pré…
.
« Elle » aime prendre ses aises comme la jeune mère
Qui ôte son corsage pour offrir ses seins au bébé affamé,
Avant de se détendre aussitôt qu’il la tète, radieuse et fière,
Les yeux mi-clos, tellement alanguie qu’elle semble se pâmer…
.
« Elle » aime donner aux gens l’occasion de longues rêveries
Propres à régénérer leur corps fatigué, même leur esprit miné,
Les propulsant ailleurs, sur des aires célestes pareilles à des prairies
Où s’évanouissent devoir et souci, leurs ingrates tâches enfin terminées…
.
« Elle » est cette féminine douceur de vivre, sucrée comme un baiser
Dont la mollesse provoque chez les êtres des changements bénéfiques :
Un bien-être dans leur chair meurtrie, une espérance dans leur âme blasée.
Mais cette « Elle », c’est qui ? La Paresse, dont j’aime les bienfaits mirifiques !
.
P 78 – Que serions-nous sans elle ?
Commencé le vendredi 27 février 2015,
Terminé le dimanche 1er mars 2015
Et modifié le vendredi 23 août 2024.
Vous aimez ce poème. Partagez l’article ! Vous contribuerez ainsi à la diffusion de mes mots.
Pour visualiser le poème en même temps qu’il est lu, cliquez simultanément sur le fichier pdf et sur la vidéo !
* * * *
* * * *
Pour accéder à la totalité de mes poèmes classés par ordre chronologique et thématique, veuillez cliquer sur l’une des bannières ci-dessous :
* * * *
Notification : Conformément au code de la propriété intellectuelle (loi n°57-298 du 11 mars 1957), il est interdit d’utiliser et/ou de reproduire et/ou de modifier et/ou de traduire et/ou de copier le texte ci-dessus, de façon intégrale ou partielle, sur quelques supports que ce soit : électronique, papier ou autre, sans l’autorisation expresse et préalable de l’auteur. Tout droit réservé.