Hiératique, d’une beauté et d’un charisme saisissants, Florence Arthaud (1957/2015) pourrait apparaître sur cette photo comme l’archétype d’une déesse grecque de la mer. À travers son altière posture, elle trahit en effet, indépendamment de sa plastique irréprochable, une farouche détermination qui force l’admiration.
Ses membres ramassés sur elle-même, on la sent extraordinairement concentrée, rassemblant toutes ses énergies pour maîtriser les éléments qui l’entourent. Cheveux au vent, en parfaite osmose avec un monde hostile qui l’attire et l’effraie, le regard fixe et perçant, elle scrute l’horizon, sans aucun doute fascinée par l’immensité de la mer mais aussi convaincue de pouvoir s’en rendre maître au prix d’efforts et de sacrifices constants. Car, son extatique pose le démontre avec force et émotion, elle le sait : tel est là son destin !
Et c’est peut-être le message qu’elle nous livre, en pythie annonciatrice d’oracles. Le sens de sa vie trouvé, savoir se dresser contre tous les obstacles qui s’opposent à sa réalisation et, avec passion, opiniâtreté et constance, ne jamais cesser de se battre pour qu’il se réalise, voilà comment chacun d’entre nous doit se comporter. Car, telle fut Florence Arthaud, cette navigatrice d’exception, si courageuse « petite fiancée de l’Atlantique » !
Philippe Parrot.
Photo trouvée sur internet – Auteur non identifié
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Poème 81 : Pythie face à la mer
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De rades
En ports,
Tu te ballades
Sans passeport.
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De mers
En océans,
Tu erres
Par tout temps.
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De crêtes
En écumes,
Tu ne t’arrêtes
Dans la brume.
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De hautes vagues
En déferlantes,
Tu ne blagues
Avec ces battantes.
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Azurs
Ou soleils,
Tous, avec mesure,
Dès l’aube te veillent.
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Vents
Ou nuages,
Tous, tu le sens,
Guettent ton passage.
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Mouettes
Ou goélands,
Tous s’inquiètent
Et suivent tes élans.
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Altière, assise
À la proue d’un voilier
Tu fixes, conquise,
L’horizon, ton seul allié !
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Tes longs cheveux,
Dans la brise,
Flottent, bel aveu
Par la mer d’être prise.
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Ton regard perçant
Scrute le lointain.
Fière pythie embrassant
L’avenir par un frais matin !
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Ton âme nue,
À voguer à l’instinct,
A-t-elle perçu dans les nues
Que là-haut se jouerait ton destin ?
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Dis-moi Flo, animée d’un tel feu, pressentais-tu dans les flots et leurs lames
Que, de vague en vague, ton vague à l’âme sombrerait dans les flammes ?
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À Florence Arthaud, décédée le 9 mars 2015
Poème écrit par Philippe Parrot
Commencé le lundi 16 mars 2015
Et terminé le mardi 17 mars 2015
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