La statuaire de la cathédrale de Reims, forte de 2 303 sculptures, comprend de nombreux anges qui sont connus depuis fort longtemps pour leur gracieux sourire. C’est ainsi qu’André Michel écrit en 1906 : « La cathédrale de Reims est par excellence la cathédrale des anges. Et de ceux de l’abside à celui de l’Annonciation, on peut suivre dans l’expression de plus en plus aiguë du sourire, dans les particularités de la facture de plus en plus libre et dans le style de la draperie, l’évolution de la sculpture elle-même ». Alors pourquoi l’ange de Saint Nicaise, sculpté entre 1236 et 1245 et installé sur le portail nord de la façade principale, est-il appelé « l’Ange au Sourire » ? Cette appellation date de la Première Guerre mondiale
En effet, le 19 septembre 1914, au cours d’un bombardement, l’échafaudage de la cathédrale de Reims prend feu et, lors de son effondrement, une poutre décapite l’ange. Dans sa chute, la tête se brise en plusieurs morceaux. Heureusement, ils sont ramassés par l’abbé Jules Thinot qui les portent à l’archevêché de Reims. C’est là qu’ils sont découverts par l’architecte Max de Sainsaulieu, le 30 novembre 1915. Dès ce moment, le sourire énigmatique de cet ange devient le symbole de la cathédrale martyre, puis rapidement le symbole de la ville de Reims pilonnée pendant quatre ans par l’artillerie prussienne.
Après la guerre et à partir des fragments d’origine, la tête est reconstituée et remise à sa place le 13 février 1926, faisant de « l’Ange au Sourire » un des symboles, inspiré et inspirant, de l’art gothique comme le souligne le journaliste Marc Blanc en 1932 : « Soigneusement drapé sous son manteau et confiant dans la beauté de ses boucles frisées, il semble, merveille parmi tant de merveilles, envisager l’avenir avec sérénité ».
Philippe Parrot.
L’Ange au Sourire – Cathédrale de Reims
* * * *
Poème 82 : Un ange passe…
.
Seul, le céleste silence
Imposant sous les nefs
Des cathédrales vides,
Bientôt en déshérence,
Fait l’effet d’une greffe
Aux âmes trop perfides.
.
La mienne, en perdition,
Hantée par des fantômes
En guerre avec mes rêves,
Cherche là-bas l’expiation
D’un amour, et un baume,
De peur qu’elle n’en crève.
.
Dans chaque vitrail, les reflets
Du soleil couchant embrasent
Mon cœur assailli de langueur.
D’avoir subi maints camouflets,
Prêt à souhaiter faire table rase,
Retrouvera-t-il joies et ardeur ?
.
Près de l’autel, un ange passe.
Il me sourit puis me fait signe.
À l’heure où la lumière faiblit,
Il vient me sortir de l’impasse.
Qui lui donna cette consigne ?
Dieu ou Satan sorti de l’oubli !
.
Poème écrit par Philippe Parrot
Commencé le samedi 07 mars 2015
Et terminé le dimanche 08 mars 2015
Vous aimez ce poème. Partagez l’article ! Vous contribuerez ainsi à la diffusion de mes mots.
Pour visualiser le poème en même temps qu’il est lu, cliquez simultanément sur le fichier pdf et sur la vidéo !
* * * *
* * * *
Pour accéder à la totalité de mes poèmes classés par ordre chronologique et thématique, veuillez cliquer sur l’une des bannières ci-dessous :
* * * *
Notification : Conformément au code de la propriété intellectuelle (loi n°57-298 du 11 mars 1957), il est interdit d’utiliser et/ou de reproduire et/ou de modifier et/ou de traduire et/ou de copier le texte ci-dessus, de façon intégrale ou partielle, sur quelques supports que ce soit : électronique, papier ou autre, sans l’autorisation expresse et préalable de l’auteur. Tout droit réservé.