Rêver est un salvateur subterfuge qui permet d’échapper à la réalité, en l’imaginant sous un angle plus engageant. À embellir notre existence de manière fantasmatique, à laisser entrevoir d’autres possibles qu’un morne quotidien plutôt subi que choisi, chacun trouve dans ses chimères, habituellement distillées à dose homéopathique, l’opium qui lui donne la force d’assumer bon gré mal gré les responsabilités familiales et professionnelles qui sont les siennes.
Mais que, pour diverses raisons, les rêves se substituent entièrement à la réalité, qu’ils en arrivent à primer en permanence sur le réel et ses enjeux, voilà le rêveur qui s’isole dans sa tour d’ivoire au point de se couper irrémédiablement du monde et de se retrouver seul face à lui-même. Qu’il soit vigilant car, à ce petit jeu, il entrebâille sans le savoir les portes de la déraison, plus précisément les portes des services psychiatriques censés gérer la « folie ».
Philippe Parrot
Photo de Sai Sankoh, trouvée sur Internet.
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Poème 96 : Robe d’organza
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Dans le flux tumultueux de mes rêves
Je vois toujours votre visage sans trêve.
Il alimente mes visions d’une marine sève,
Issues de tempêtes qui jamais ne s’achèvent.
De vagues en souvenirs, déferlantes sur la grève,
Mon esprit en rade craint que la mer ne me l’enlève !
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Vos grands yeux, à m’observer, crient victoire
De pénétrer mon âme éperdue qui veut croire
En votre cœur, chahuté un beau jour de se voir
Dans le reflet de mon regard pareil à un miroir.
Vous flâniez en robe d’organza, dans un square,
Tandis que, sur un banc, je fuyais mes déboires.
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Tant d’années passées, enfermé dans ma tour,
À ne jamais concevoir que puisse se lever ce jour
Où viendrait enfin, entre vos bras câlins, mon tour
De tuer mes vaines chimères, m’incitant sans détour
À plus aimer « aimer » qu’à vouloir vivre un bel amour
Et à finir, amer et seul, par égrener le compte à rebours !
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Alors, à nous être reconnus, nous partîmes en quête d’un toit
Pour satisfaire nos chairs, nos esprits et les lubies de leur choix.
Nous le savions, elles embraseraient nos corps tremblants d’émoi.
Tous deux pressés de renoncer à nos illusions, rarement de bon aloi,
Nous voulions construire notre propre histoire et la vivre dans la joie,
Convaincus sans le dire de partager une même passion portée par la foi.
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Poème écrit par Philippe Parrot
Commencé le dimanche 17 mai 2015
Et terminé le lundi 18 mai 2015
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