Il y a plus de quarante ans maintenant, je m’étais assis sur un banc, boulevard Edgar Quinet, à Paris, tout près du cimetière Montparnasse quand j’ai soudain aperçu une jeune femme, tout de noir vêtue, en larmes, se diriger vers l’entrée de la nécropole. Elle s’avançait vers moi, sans prêter attention à quiconque, accablée par sa peine, la démarche vacillante, la tête baissée cachée par une voilette, le corps secoué par de violents sanglots. Et, par intermittence, elle portait un mouchoir à ses yeux pour sécher ses larmes. Il y avait en elle tant de désespoir et de souffrance qu’elle ne pouvait contenir que la fugace vision de cet être désemparé me tétanisa. Bouleversé, je la laissais passer devant moi, tout près, sans oser faire un geste pour la consoler. Ce n’est qu’aujourd’hui, hanté pour des raisons que j’ignore par son bouleversant souvenir que je lui rends un hommage attendri.
Où qu’elle soit à cette heure….
Philippe Parrot.
Photo trouvée sur internet – Auteur non identifié
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Céline Dion – Pour que tu m’aimes encore
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Poème 101 : Passante endeuillée
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Assis sur un banc… situé près d’un cimetière,
Dont le portail s’ouvrait sur une vaste avenue
Où j’adorais flâner durant des heures entières,
Emporté par la marée des touristes bienvenus,
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J’ai soudain remarqué, marchant d’un pas lent,
Une citadine en grand deuil toute de noir vêtue,
Dans un strict tailleur. Privée du moindre allant
Et secouée par des pleurs, elle tremblait abattue.
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Malgré sa voilette, beau masque sur son visage,
J’ai perçu dans ses yeux la marque du désespoir.
Et dans ses gémissements, laissés à son passage,
Bouleversé, j’ai ressenti tous ses cruels déboires :
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La douleur qui foudroie, la mort qui nous ruine !
Ange déchu, à travers son âme blessée de femme,
Elle incarnait l’image du bonheur qu’on assassine
Mais, à travers sa beauté, cet autre qu’on réclame.
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Touchante, à hoqueter au beau milieu de sanglots,
Tant de grâce meurtrie fit sourdre dans mon cœur
Un brusque flux d’émois. Serait-ce donc notre lot,
Belle inconnue, de ployer sous de vives douleurs ?
.
Dis-moi ma passante endeuillée dans cette vision,
Fugitive, de ton être mis à mal, faudra-t-il n’y voir
Qu’une lueur brillant dans nos nuits, une occasion
Ratée d’unir nos précaires destins ? Et d’y croire !
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Ne vivrons-nous donc jamais ces intenses moments
De joie, touchants et partagés, à rire de concert pour
Un rien ? Ne serai-je qu’Ailleurs ton seul confident ?
Dans l’au-delà du monde que nous quittons un jour !
.
Qui que tu pleurasses dans tes bras vaillants sans fard
Disparu, ne nous reverrons-nous que dans l’éternité ?
Ne serait-ce pas trop loin ? Ne sera-t-il pas trop tard ?
Car, chacun sait, la vie tue nos élans et leur ingénuité !
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Vois ce qu’il advient de nous ! Tu passes devant moi
Et t’éloignes, pleureuse esseulée, incomprise, brisée.
J’ignore où mènent tes pas et si l’on te chérira ma foi.
Tu ne sauras jamais où j’irai, à la dérive, trop épuisée.
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Pourtant, à ta gracile silhouette, je sais que j’aurais pu
Te consoler et peut-être t’aimer, triste dame délaissée,
Surgie un instant par hasard, avec une telle peine crue.
Ah ! nous parler et j’aurais libéré ta poitrine oppressée.
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Poème écrit par Philippe Parrot
Commencé le jeudi 18 juin 2015
Et terminé le samedi 20 juin 2015
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