Faire le deuil d’un être aimé n’est jamais chose facile. Avant que les moments passés en sa compagnie ne se transforment — avec le détachement qu’apporte fatalement le Temps — de ressentis charnels en souvenirs évanescents qui aident à supporter les vicissitudes de la vie quotidienne en l’agrémentant d’enchanteresses images, il faut au préalable endurer qu’ils fassent partie intégrante de notre être, tant ancrés dans nos chairs qu’à nous hanter, ces instants précieux nous meurtrissent profondément. Nos cœurs ressentent en effet la douleur et le déchirement de vivre sa « présence » quand faits et raison nous démontrent pourtant qu’il nous a quittés. Car étrangement habités par lui : entendant sa voix, fondant à son regard, s’attendrissant à ses gestes, souriant à ses propos, se détendant à ses caresses, son « fantôme » ne cesse de nous envahir corps et âme. Alors pour exorciser cette trop palpable et pesante absence, il ne nous reste plus qu’à attendre — en adoptant bien sûr la posture adéquate et active — que surviennent en nous le désir et la volonté de trouver les ressources physiques et morales nécessaires à la réalisation d’un travail, d’un projet ou d’une passion qui, en occupant désormais la place centrale qu’il tenait dans nos vies, permettra de tourner enfin la page et de poursuivre nos chemins. Certes sans lui, mais quotidiennement grandis par lui et nourris de lui. À jamais…
Philippe Parrot
Photo trouvée sur internet – Auteur non identifié
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Poème 104 : Aimer de nouveau
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Où te conduisent tes pas,
D’étrangère en ce monde,
Depuis qu’il n’est plus là ?
Sur quel chemin de ronde,
Lors d’une belle rencontre,
Offriras-tu guérie ton cœur
Qui bat, vibre, et le montre,
Pour retrouver le bonheur ?
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Ô sans pour autant l’oublier,
Veuille du poids de l’absence
Te délivrer, ainsi te réveiller !
Accablée par leur puissance,
Éparpille tes chers souvenirs
De lui dans les élans du vent !
Il emportera ceux sans avenir
Loin de ton être convalescent.
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Quant à moi croisé par hasard,
Je te chanterai la vie à laquelle
Tu dois croire. Serait-ce bizarre
De te sentir pousser des ailes ?..
Non ! Mes paroles t’enjoindront
De te livrer au brûlant renouveau
Des printemps. Ils t’apprendront
À voyager par monts et par vaux !
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Certes, il t’a jadis si tendrement,
Longuement, sincèrement aimé.
Mais sûr, en homme désarmant,
Il se réjouirait par l’amour animé
De savoir… que ton corps assoiffé
De plaisirs, sous un autre, un soir
S’est pâmé, tes sens ivres, bluffée.
Vis une autre passion sans déchoir
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Et à ses joies grisantes, donne-toi !
Sans être dupe, crois aux chimères
Du futur, à l’enivrante folie, ma foi,
Des serments, aux actes éphémères
Des amours éternelles ! Seul, il veut
Que tu sois libre, enfin, de l’oublier
Ou même de l’évoquer, en un aveu.
Seul, il veut te voir toujours choyée.
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N’aie peur de l’aimer, et d’en aimer
Un autre, de partir avant de revenir,
De t’offrir avant de fuir ; d’acclamer
Avant de haïr, d’aduler et de bannir !
Quant à moi, de passage, je garderai
La fluide image gravée sur ma rétine
De tes yeux noirs, aux reflets moirés,
Gage de beauté, où tous s’enracinent.
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Poème écrit par Philippe Parrot
Commencé le jeudi 2 juillet 2015
Et terminé le vendredi 3 juillet 2015
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