Épicurienne et réfléchie, trop humaine mais si féline, avide de liberté, elle a renoncé à fréquenter les hommes pour ne plus avoir à coller à l’image qu’ils se font d’elle ; au personnage qu’ils voudraient lui faire endosser, fière de s’être libérée des conduites stéréotypées qu’ils aimeraient lui imposer. Car, ce qu’ils attendent d’elle ne correspond ni à ce qu’elle est aujourd’hui ni à ce qu’elle voudrait être demain. Alors, en quête de sa singulière identité, elle s’est coupée du monde, recluse dans un endroit sauvage et inaccessible, enfin libérée de toute contrainte, ravie d’avoir trouvé dans la solitude ce refuge qui lui permet d’être en accord avec elle-même, en phase avec ses émotions, ses élans et ses pensées.
Philippe Parrot.
Photo trouvée sur internet – Auteur non identifié.
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Poème 105 : Bain de minuit
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Loin du regard des hommes,
Insistant et salace,
Les seuls à vouloir en somme
Décider à ma place,
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J’aime m’allonger sans leur aval,
Nue sur la rive du lac,
Quand la chaleur des nuits estivales
Me rend insomniaque.
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À sentir à mes pieds ses flots cajoleurs,
Poussés en vaguelettes
Par le vent tiède et léger aux senteurs
D’effluves de violette,
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Je me sens devenir à l’approche de minuit,
Sortie de quelque conte,
Une ondine impatiente de tromper son ennui
En se livrant sans honte.
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L’âme vagabonde et la chair tremblante,
Sublime et gracile sirène
Par l’onde pure attirée, l’envie brûlante
De nager m’entraîne !
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Je me lève et m’élance, mes sens en émoi,
Et plonge dans cet abysse
Où la fraîcheur des fonds s’empare de moi.
Plaisir et peur, quel délice !
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Au cœur des ténèbres, sous la voûte céleste,
Gagnée par la vive beauté
Et le noir silence des étoiles, je cesse, preste,
D’avancer, ravie de flotter.
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Pleine d’abandons, bras et jambes écartés,
Face aux cieux scintillants
J’offre aux dieux voyeurs, avec quelle fierté,
Tous mes appas attrayants.
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Mon corps frémit, frissonne, s’étire et s’allonge.
Mais… comme une hétaïre,
Amoureuse d’un amant dont la fougue la ronge,
Je cherche à ne pas me trahir.
.
Pareille à une douce pénétration dans mon ventre,
En attente, quand l’eau féconde
Se glisse entre mes lèvres sur lesquelles je me centre,
Tremblante, je quitte ce monde,
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Sentant subitement les ivresses de l’amour m’envahir,
Libératrices de mon cœur.
Alors j’exulte, me pâme et m’offre, sans jamais me haïr,
À la nature, enfin ailleurs…
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Poème écrit par Philippe Parrot
Commencé le samedi 11 juillet 2015
Et terminé le dimanche 12 juillet 2015
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