Tétanisées par la peur et la honte, envahies par un irrépressible sentiment de culpabilité, chez l’enfant, et de déni, chez les proches, rares sont les victimes de crimes incestueux comme les familles de victimes qui osent dénoncer l’agresseur et le traîner devant les Tribunaux. Refusant d’admettre qu’un tel acte puisse être commis au sein même de la famille, mère, frère et sœur, se taisent le plus souvent, n’osant accuser nommément ce mari et ce père qu’ils côtoient tous les jours, effrayés par les conséquences dévastatrices qu’aurait, économiquement et émotionnellement parlant, la dénonciation publique de celui qui incarne malgré tout le « clan ». Alors s’installe une terrible et glauque omerta. Accablées par le poids des souffrances morales et physiques qu’elles doivent en conséquence assumer seules, certaines de ces jeunes filles abusées, à être ainsi chosifiées pendant des années sans que personne ne dise mot, en arrivent à mettre fin à leurs jours, lasses d’être incomprises et mal aimées. Ce poème leur est dédié…
Philippe Parrot
Photo trouvée sur internet – Auteur non identifié
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Avertissement : Ce texte qui évoque le destin d’une jeune fille victime d’inceste pourrait choquer. Sa lecture est donc expressément déconseillée aux personnes sensibles.
Poème 108 : Fatal inceste
.
Avec ton âme d’enfant,
Candide et insouciante,
À croire en tes parents,
En des fées attrayantes,
.
Méconnaissant le Mal,
Tu admis que ton père,
Parlant de soin normal
Qu’il ferait sans impair,
.
Te lava sous la douche…
Ainsi durant des années,
Tu ne vis rien de louche,
Jamais tous deux gênés,
.
À ce qu’il frotta ton dos,
Tes fesses et ton pubis…
Puis l’air de rien, pseudo
Indifférent, tes orifices…
* * * *
Jusqu’à ce soir-là, honni,
Où désormais demoiselle,
Tes seins pointant du nid,
Tes règles pleines de zèle,
.
Il entra, nu, dans ton bain,
Malgré ton subit embarras,
Entamant le rituel malsain,
Fort de sa paternelle aura…
.
Et ses mains te savonnaient
Sans que tu osas t’y opposer
Et, un instant, le soupçonner
Quand tu fus prise de nausée.
.
À la place des doigts, entre
Tes cuisses fermes soudain,
Son sexe là dans ton ventre,
Tu le sentis apaiser sa faim.
.
Impuissante à pousser un cri
Pour arrêter son acte, odieux
Et dégradant, à jamais inscrit
Dans ta chair, tu prias Dieu…
* * * *
Dés lors débuta ton calvaire.
Au fil des mois, condamnée,
Tu subis les viols du pervers,
Sûre d’être la seule damnée.
.
Effrayée, tu touchais le fond,
Anéantie, tu désirais mourir,
Lasse de regarder le plafond
Quand il t’obligeait à t’offrir.
.
Jusqu’à ce jour où tu compris
Que tu aurais bientôt un bébé.
Quinze ans ! Tu perdis l’esprit,
T’ouvris les veines bouche bée.
.
Libérée de ta peine, tu fermas
Les yeux et ton sang s’écoula.
Tu mourus seule sans cinéma
Avec dans tes entrailles oui là,
.
Ton garçon, ta fille, mais aussi,
Répudié, un frère ou une sœur,
Fécondé par ton père, ramassis
De bassesses de vil oppresseur.
* * * *
Hélas, tes souffrances, et ta mort,
Ne suffirent à juguler ses pulsions
Criminelles, puisque, jamais à tort
Dénoncé par les tiens, humiliation
.
Ultime, impuni et libre, il continue
De jouir de son pouvoir diabolique,
Perpétrant, ta mère ses peurs à nu,
Ses crimes sur ta cadette angélique.
.
Poème écrit par Philippe Parrot
Commencé le lundi 20 juillet 2015
Et terminé le mercredi 22 juillet 2015
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