Qui, longeant les quais d’un port de pêche, à l’heure de la criée, quand les poissons fraîchement péchés sont débarqués au milieu d’une flopée de mouettes criardes qui tournoient à quelques mètres au-dessus du sol, n’a pas imaginé ces magnifiques oiseaux voler au-dessus des vagues ? Qui, songeant alors à d’autres plus puissants encore : les albatros, n’a pas imaginé ces derniers franchissant sans escale des milliers de kilomètres au-dessus des océans, par tous les temps, planant sans cesse, portés par les vents ascendants et descendants ? Symbole d’une absolue liberté, d’une détermination farouche, d’un courage sans faille, ils demeurent à nos yeux, dans la splendeur de leur vol, leurs grandes ailes déployées, l’incarnation d’une volonté farouche et d’une divine grâce, mues par d’indicibles forces qui les conduisent au bout de leur destin. À leur manière, ils nous invitent, à notre tour, à viser les cieux, dans un effort permanent pour nous élever toujours plus haut, en quête de cet éther où les douloureux renoncements imposés au corps finissent toujours par contribuer à l’élévation de l’esprit…
Philippe Parrot
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Poème 110 : Voyage initiatique
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Jaloux du soleil, seul à briller dans le ciel, inaccessible,
Seul à étendre son royaume sur les Terres toutes entières,
Homme, femme et enfant ployant sous ses rayons, incorrigible
Et conquérant, va, bel albatros hurleur, toucher le firmament ! Fier
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De ton endurance, tes longues ailes déployées, va planer dans l’éther !
Plus qu’aucun autre parmi les migrateurs marins, tu rêves de t’élever dans
Le bleu de l’azur infini pour quitter à jamais les côtes de ton île, mandataire
Des autres moins vaillants. Infatigable voyageur, farouche solitaire, dissident
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Indomptable, envole-toi, incompris et moqué, vers ton destin ! Au prix de dures
Privations, détache-toi des contingences et fixe l’astre solaire de ton regard
Perçant ! Pars pour ne plus revenir, poussé par les tempêtes, bel augure !
Vole des heures, des jours et des mois, au-dessus des mers, sans égard
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Pour les tiens, trop couards, restés sur leur falaise et satisfaits de peu. Toi,
Héros voltigeur, si tu veux conquérir les aires des frontières du cosmos,
Dompte ta pensée et surmonte tes souffrances ! Ils en seront pantois
De te voir dans les Nues, prince mû par l’Esprit… divin et véloce.
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Poème écrit par Philippe Parrot
Commencé le lundi 27 juillet 2015
Et terminé le mercredi 29 juillet 2015
En souvenir de la lecture faite à mes deux garçons du livre « Jonathan Livingston le goéland », écrit par Richard Bach.
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