L’idée de ce poème m’est venue en songeant au film « Une bouteille à la mer » réalisé par Thierry Binisti et sorti en 2012. Une jeune israélienne et un jeune palestinien, grâce aux jeux malicieux des courants, entament une correspondance, elle convaincue qu’on puisse vivre autrement que dans la haine ; lui convaincu, tout au moins au départ, que la guerre soit le seul mode de relation envisageable entre juifs et arabes. Au fil des mois, leur point de vue va pourtant se rapprocher avec la naissance d’un amour partagé.
Cependant, s’il est louable d’imaginer de telles improbables idylles et d’évoquer la possibilité d’un monde pacifié entre ces deux peuples, il est évident qu’aujourd’hui une telle liaison serait unanimement condamnée par les belligérants en présence, les populations comme les intégristes de tout poil désirant la mort de ces jeunes amoureux, « traitres » à leur clan. Trop de souffrances, de rancœurs, de drames et de morts jalonnent en effet l’histoire de ces deux communautés.
Alors, face à tant d’aveuglements mortifères, si de tels amants souhaitaient vivre leur passion, il ne leur resterait plus qu’à fuir ensemble, au péril de leur vie, pour tenter d’aller vivre ailleurs leur « contre-nature » union…
Philippe Parrot
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Poème 118 : S’aimer malgré la guerre
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Un soir que tu seras recluse dans ta chambre,
Lasse d’une journée à m’espérer en vain, j’irai
Au pied de ta maison en ce mois de novembre
Lancer un caillou contre ta fenêtre pour attirer
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Ton attention… Juive réfractaire à toute prière,
À rêver à la paix, à de longs voyages, à de belles
Échappées, réveillée par mon appel, vive et fière
Tu dresseras l’oreille, telle une fougueuse rebelle
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Dans l’attente de ce signe pour s’enfuir de sa prison.
Car, tous deux devinons combien nous nous aimons
Alors qu’ils s’y opposent pour de religieuses raisons.
Unis par tant de liens que ne briserait aucun sermon,
.
Tu feras vite le mur pour venir me rejoindre prenant
Soin d’emporter au passage ton oiseau dans sa cage.
Tout arabe que je sois, trop amoureux de toi courant
Vers moi, je t’ouvrirai mes bras, faisant fi des usages.
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Nous quitterons nos familles nos parents, nos études,
Nos pays, même Jérusalem la ville de notre fol amour
Qui trahit trop de clans, de règles et trop de certitudes.
Sans rien voir sans rien entendre, sans envie de retour,
.
Nous rirons bruyamment d’eux : de tous leurs préjugés,
De toute leur cruauté et, rendant la liberté à ta colombe,
Nous prendrons le premier car croisé, ravis de les gruger
Et d’oublier leurs messes pourvoyeuses d’inutiles tombes.
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P 118 – S’aimer malgré la guerre
Poème écrit par Philippe Parrot
Commencé le lundi 24 août 2015,
Terminé le mardi 25 août 2015
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