Le bureau d’un écrivain est en quelque sorte un lieu « sacré ». Clos, isolé, inviolé, pareil à l’antre d’un ermite, il constitue un havre de paix à l’abri du tumulte du monde : des agissements des hommes comme des ravages de leurs émotions. Là, celui qui écrit part ailleurs, longeant un chemin parallèle à la vraie vie, accompagné par ses seuls souvenirs et ses obsédantes chimères. Cependant, quelles que soient sa futilité et sa morbidité, cette solitude choisie lui procure un étrange apaisement. Car, dans la sérénité de son esprit et la quiétude de son cœur, en accord avec lui-même, il entame un travail de reconstruction de sa propre existence qui lui permet enfin de la maîtriser et d’en découvrir la signification profonde. Alors qu’auparavant il ne faisait que la fuir, incapable de l’assumer et de la changer, là, dans sa prison dorée, loin de se dérober à lui-même comme il l’a toujours fait, il se fait face, nu, se voyant tel qu’il est, sans faux-semblant. Dés lors, les êtres qu’il croisa et aima, au lieu de disparaître tôt ou tard comme ils devraient, transfigurés par les mots, figés sur la page blanche, acquièrent par la magie de cet art : l’écriture, une sorte d’éternité qui magnifie ce qu’ils furent et ce qu’il leur doit, transmuant difficultés, souffrances, désespoirs et sacrifices en visions empreintes de beauté.
Philippe Parrot
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Poème 130 : Papiers épars
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Les papiers épars
Dépositaires de ton art
Sur le bureau, entassés
Par piles, en ont assez
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D’être l’exutoire
De l’âpre désespoir
De ton cœur racorni,
Las d’espérer dans le déni
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Déjouer les impalpables ruses
Dont abuse ton ensorcelante muse
À chaque exhibition conquérante
De son ombre inspirante…
* * * *
Heures magiques, jadis volées,
Aujourd’hui chassées à la volée,
Admets néanmoins les bienfaits
Du souvenir aux multiples effets
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De ce bel être un jour rencontré,
Aujourd’hui en quelque contrée !
Sculpturale beauté d’une femme,
D’avoir fait son lit dans ton âme…
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Couchée là sans demander ton avis,
Elle seule insuffle dans ton esprit couard,
À ton corps défendant, cette étrange énergie de vie
Assez singulière pour t’empêcher chaque jour de choir !
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Poème écrit par Philippe Parrot
Commencé le mercredi 7 octobre 2015
Et terminé le jeudi 8 octobre 2015
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