À peine nés, nous voilà tous assez vieux pour mourir ! Inhérente à la condition humaine, la mort se présente comme un événement d’une banalité confondante auquel nul n’échappe. Pourtant le paradoxe avec elle, c’est que — faute de pouvoir l’expérimenter avant qu’elle ne survienne — elle angoisse tous les hommes, synonyme à leurs yeux de saut dans l’Inconnu.

En effet, si l’existence nous donne la chance de vivre de multiples expériences dont nous tirons à chaque fois de nombreux enseignements, avec la mort il en va tout autrement. Vivant, nul ne peut la ressentir puisqu’il faudrait être mort et, mort, dans l’incapacité de discerner et d’éprouver, il s’avère impossible d’appréhender sa nature. Voilà pourquoi elle demeure, par la force des choses, une pure abstraction qui nous effraie puisque nous n’avons aucune prise sur elle.

Si « être homme », c’est donc avoir peur de la mort et inventer des rituels, des religions et des philosophies pour tenter de donner un sens et un contenu à ce « concept » insaisissable, reconnaissons que c’est aussi et surtout avoir peur de mourir, angoissé à l’idée que le passage — lui, on ne peut plus concret ! — se fasse dans la souffrance. Alors, comme il ne coûte rien de rêver, autant espérer qu’en maîtresse compatissante et câline la Camarde nous embarque en douceur, dans une étreinte et un baiser, agréables prémices à notre endormissement.

Philippe Parrot

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Supplique pour être enterré à la plage de Sète – Georges Brassens

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Poème 131 : Baiser de la Camarde

 .

Je souhaiterais un soir sur tes terres, dévasté paysage,

Débarquer, sans le moindre bagage, à l’improviste,

Séduit par le sourire de ton impénétrable visage,

Heureux de renoncer, enfin, à ma vie d’égoïste.

.

Dans tes cheveux ondoyants, tels des vagues,

Las et vaincu, terrassé par l’ennui et le Temps,

Je glisserais mes mains, ne sachant si je drague,

Dans ton épaisse chevelure, aux reflets miroitants.

.

Avec tes lèvres rouge sang, tu oserais me donner

Ce fatal baiser attendu, poignant et cathartique.

Il m’arracherait d’un coup à ce monde détrôné

Où je me languissais de recevoir ton viatique.

.

Les yeux clos, envahi de vives émotions, je me laisserais

Guider vers ton lit somptueux, dans une noire alcôve,

Où planeraient, sous des gazes de soie, dans un rai,

L’effluve de mes bassesses de mâle bête fauve

.

Et l’âcre fragrance des remords… Et toi qui t’y connais

En matière de néant — bien plus qu’aucun vivant —

En maligne ensorceleuse prête à s’abandonner,

Tu enlacerais longtemps ton dernier arrivant.

.

Inique maîtresse, prends-moi ! Malgré tes yeux

De braise pénétrants, plaqué contre tes seins,

Je sentirais ton cœur de pierre, si pernicieux

À mal cacher ses machiavéliques desseins,

.

Et ton corps de glace que nul émoi ne blesse.

Mais, je ne m’enfuirais point, redevable filleul.

Au contraire, charmé par tes envoûtantes caresses,

Je viendrais me coucher dans tes draps. Doux linceul !

.

Pour toujours,

Sans vouloir de retour…

.

fichier pdf P 131 – Baiser de la Camarde

Poème écrit par Philippe Parrot

Commencé le dimanche 11 octobre 2015

Et terminé le lundi 12 octobre 2015

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