Il s’agit là d’un nouvel exercice de style : s’astreindre à ce que le dernier mot d’un vers soit le premier du suivant !
Si cette formelle contrainte pourrait, semble-t-il, freiner l’imagination en en restreignant le champ, il s’avère qu’elle ne m’a pas empêché, bien au contraire, de laisser libre cours à mes divagations, prenant plaisir à bannir toute logique dans la narration. Il s’ensuit un texte qui part un peu dans tous les sens au gré des images qui surgissent dans mon esprit.
Même s’il n’en demeure pas moins qu’un fil conducteur subsiste tout au long de ce poème, traversé par d’obscures émotions enracinées dans mon cœur…
Philippe Parrot
Mr. TambourineMan (Newport Festival. 1964) - Bob Dylan
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Poème 133 : Mots jetés au vent
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À cause de ce fort vent,
Vent froid de la plaine,
Plaine où je te cherche,
Cherches-tu un cœur ?
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Cœur meurtri mais fier,
Fier d’errer sur la route,
Route tout droit vers toi,
Toi, ensorcelante muse !
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Muse loin de cette aire,
Aire que j’ai construite,
Construite avec amour,
Amour que je te porte !
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Porte de quel Paradis,
Paradis, chaste et pur,
Pur qu’y croît ton âme,
Âme soûle de lumière !
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Lumières dans les étoiles,
Étoile au fond du ciel noir,
Noirs sont tous mes rêves,
Rêves réduits en cendres !
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Cendres d’obscures passions,
Passions pleines de ténèbres,
Ténèbres où sombre l’univers,
Univers fini, hélas, mis à sac !
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Sac de toile où j’ai rangé,
Rangé, las de ce désordre,
Désordre de mes pensées,
Pensées saoules de mots !
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Mots pareils aux branches,
Branches, je m’en balance.
Balance tes lourds devoirs !
Devoir, tu nous consumes !
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Consume chaque regret,
Regrets qu’avive l’ennui,
Ennuis combien mortels,
Mortelle demeure la vie !
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Vie, tu nous échappes !
Échappe au désespoir,
Désespoir de ce corps !
Corps, elle te poursuit !
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Poursuis le jour et la nuit,
Nuit de vains cauchemars,
Cauchemar de ne pas voir,
Voir tes chairs dénudées !
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Dénudées par mes mains,
Mains sur tes lourds seins,
Seins gonflés par quel lait,
Lait dont le fort se nourrit.
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Nourris mon tortueux désir,
Désir de te ravir et te garder,
Gardée la nuit dans ma tour,
Tour d’ivoire, Ô prisonnière !
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Prisonnière ravie de mes folies,
Folies et maints aveuglements,
Aveuglement à tuer les heures.
Heure attendue, sonne enfin !
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Enfin venu ce triste temps,
Temps de rompre la corde.
Corde, tu nous tiens et lies,
Lies aux souvenirs pesants !
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Pesant de tout leur poids,
Poids si lourd que j’en pleure,
Pleurs puissants comme des râles,
Râles des gisants, mourant au crépuscule…
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Poème écrit par Philippe Parrot
Commencé le mardi 20 octobre 2015
Et terminé le jeudi 22 octobre 2015
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