Si nul n’arrête le cours du Temps qui poursuit ainsi son devenir inexorable, indifférent à notre sort, les hommes y trouvent néanmoins leur place en inscrivant leur destinée dans un cadre éphémère et changeant — le leur ! — nommé « histoire ».
Histoire avec un grand H qui retrace l’évolution de leur espèce mais aussi histoire avec un petit h qui évoque la singularité de chacune de leur existence. Ainsi prisonnières de cette durée normée et duale, pensée par la raison, nos vies s’inscrivent dans des cycles constitués de phases successives qui les conduisent de la naissance à la plénitude, de la décrépitude à la mort.
À l’image du fugace et flamboyant passage d’une rose…
Philippe Parrot.
Pendule Mystérieuse (fin du XIXème siècle) – Musée des Arts et Métiers
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Poème 135 : Ô temps d’une rose
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Dans la légère fraîcheur
De l’aube aux langueurs
Estivales ; à ses charmes
Exposés loin du vacarme,
Sur sa tige, si fanfaronne,
Remarque cette fière rose qui bourgeonne !
.
Ainsi, en va-t-il du Temps,
Éternel devenir inquiétant !
Cruel, il force choses et gens
À changer d’état, engageant
Dans ces cycles leur destinée
Avant qu’elle ne soit ruinée…
* * * *
Au fil de l’agréable matinée
Et du vent qu’elle découvre,
Du fait des gouttes de rosée,
Par un seul rai toutes irisées,
Saoule en ce jour où elle naît,
Observe cette inconsciente rose qui s’ouvre !
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Ainsi, en va-t-il du Temps,
Éternel devenir inquiétant !
Cruel, il force choses et gens
À changer d’état, engageant
Dans ces cycles leur destinée
Avant qu’elle ne soit ruinée…
* * * *
À son zénith… haut dans le ciel,
Vois le soleil à travers la treille !
Sous la puissance de ses rayons,
Ardents et vifs, brûlant aiguillon,
Poussée par quelque force inouïe,
Admire cette gracieuse rose qui s’épanouit !
.
Ainsi, en va-t-il du Temps,
Éternel devenir inquiétant !
Cruel, il force choses et gens
À changer d’état, engageant
Dans ces cycles leur destinée
Avant qu’elle ne soit ruinée…
* * * *
Et, quand vient enfin le soir,
Crépuscule haï des profanes,
En un flamboiement dernier,
Sans son bref destin le renier,
À se sentir flétrir dans le noir,
Plains alors cette impavide rose qui se fane !
.
Ainsi, en va-t-il du Temps,
Éternel devenir inquiétant !
Cruel, il force choses et gens
À changer d’état, engageant
Dans ces cycles leur destinée
Avant qu’elle ne soit ruinée…
* * * *
Puis, dès que la soudaine nuit
S’impose, étouffant les bruits,
Heureuse du destin accompli,
Sans penser au moindre repli,
Ses pétales chus là, sans heurt,
Pleure à jamais cette fugace rose qui meurt !
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Ainsi, en va-t-il du Temps,
Éternel devenir inquiétant !
Cruel, il force choses et gens
À changer d’état, engageant
Dans ces cycles leur destinée
Avant qu’elle ne soit ruinée…
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Poème écrit par Philippe Parrot
Commencé le lundi 2 novembre 2015
Et terminé le mardi 3 novembre 2015.
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