John William Waterhouse (1849/1917) est un peintre britannique né à Rome. Dans les années 1850, sa famille retourne en Angleterre et s’installe à Londres, à proximité du Victoria and Albert Museum. Son père lui enseigne la peinture jusqu’à ce qu’il soit admis à la Royal Academy, en 1870. À la fin des années 1870 et dans les années 1880, il fait plusieurs voyages en Italie. En 1883, il épouse la fille d’un professeur d’art, Esther Kenworthy ; en 1895, il est élu membre de la Royal Academy of Arts.
Tout au long de sa carrière, il présentera presque chaque année de nouveaux tableaux à la Royal Academy, quand bien même sa santé s’altère dans la dernière décennie de sa vie. De 1908 à 1914, il peint une série d’œuvres évoquant le mythe de Perséphone. Une de ses dernières créations « The Enchanted Garden » restera inachevée à sa mort. Esther Waterhouse, décédée en 1944, est enterrée auprès de son mari à Kensal Green Cemetery, au nord de Londres.
John William Waterhouse doit sa célébrité à ses peintures très classiques de facture où il met en scène des femmes dans des cadres inspirés de la mythologie grecque et des légendes du roi Arthur, s’inscrivant délibérément dans le courant préraphaélite qui cherche à reproduire le style des peintres italiens avant Raphaël (1483/1520). Si ses personnages incarnent parfaitement l’idéal de la féminité, c’est qu’il sut magnifier, à travers ses couleurs éclatantes et ses compositions captivantes, la beauté des femmes, en les plongeant dans un monde romantique traversé de mythes et de magie, de passions et de métamorphoses à la fois physiques et spirituelles…
Philippe Parrot
Hylas et les nymphes (1896) – John William Waterhouse (1849/1917)
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Poème 136 : Naïades dans l’étang
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Dans un sous-bois perdu, ignoré des hommes,
Fréquenté par des Mages, sagaces et vertueux,
Seuls à s’y promener, ravis de jouir, en somme,
Du droit de profiter de la tranquillité des lieux…
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Dans le profond silence installé au fond des futaies,
Que rompt, léger et mélodieux, le chant des oiseaux
Nichés dans les feuillages ; dans cette aire enchantée
Où des sentiers étroits tissent leur magique réseau…
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Il y a, non loin d’une clairière, inondée de soleil,
Où poussent, à profusion, bleuets et coquelicots,
Caressés par le vent à chaque aube sans pareille,
Un coin de paradis où toutes ôtent leur caraco…
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À deux pas de la berge, immergées dans l’étang,
Nues, au milieu d’un banc de nénuphars,
Parsemé de fleurs délicates oublieuses du Temps
Avec leurs purs pétales exhibés sans fard…
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Au beau milieu de vaguelettes produites par leur bassin,
Invisible, qu’elles meuvent sous l’eau dormante,
Tout aux jeux aquatiques qui font trembler leurs seins,
Fermes et nacrés, de baigneuses désarmantes,
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Six vierges nubiles, avec leurs longs cheveux châtains,
Aux reflets roux chatoyant sur leurs épaules,
Dévoilent, touchantes de candeur et le regard lointain,
— Ô nymphes satisfaites de ne jouer aucun rôle ! —
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La carnation parfaite de leur chair laiteuse, tendre beauté
De pucelles impatientes, rêveuses d’abandons,
Tant leurs émois inavoués et brûlants les invitent à fauter
Dans ce vert Éden enchanteur, voué à Cupidon.
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Yeux alanguis, leur petit nez pincé et leurs lèvres suaves,
Elles se perdent dans le vague de leurs vifs désirs
D’étreintes et de baisers quand, d’un bon pas et l’air grave,
Un héraut s’approche d’elles, leur donnant à saisir
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Sa main. Aucunement effrayées, et même s’en réjouissant
Dans leur for intérieur, troublées par cette mâle
Présence, soudaine et imprévue, au charisme très puissant,
Elles tendent leur visage vers lui, l’amant idéal..
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Ô candides naïades, livrez-vous enfin aux amours coupables,
Aux joies tempétueuses de leurs rites étranges,
Aux plaisirs interdits de leurs noirs élans vraiment inoubliables !
Et sachez vous réjouir de ne plus être des anges !
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Ouvrez grand vos bras aux tempétueuses passions ! Elles dévoreront
Vos cœurs et embraseront vos âmes ! Oui, vos sens
Exaspérés, vos esprits enflammés, livrez-vous, en ardents fleurons
De votre fugace jeunesse, à d’extrêmes jouissances !
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Car, ce messager survenu brusquement dans vos vies, comblera
Vos attentes… Mais, ses besoins rassasiés, ne croyez
Surtout pas qu’il veillera sur vous ! Malgré son amour, il ne pourra
Satisfaire le feu de vos envies à toujours vous choyer.
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Animé par un destin, porté par de secrets devoirs, il partira… Pourtant,
Vos corps magnifiques, offrez-les au flux véhément qui coule
Dans ses veines ! Ses viriles ardeurs, jouissez-en pendant qu’il est temps,
Insensibles cette fois aux sarcasmes des médisantes foules !
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Plus tard, votre teint fané, vos traits flétris, tous vos charmes évanouis,
Ravagés par l’âge, demeureront — douces consolations —
Ces poignantes images, au fil des ans jusqu’à l’heure de la mort, enfouies,
À jamais évocatrices de vos passés, riches en initiations…
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Alors, vieilles dames, d’avoir vécu cette folie, vous vous étiolerez sans regret.
« Aimer et s’abandonner, songerez-vous, est un choix judicieux.
Il aide à surmonter la vieillesse que chacun, tôt ou tard, subit contre son gré. »
Et vous sourirez, sûres de le revoir en attente de vous aux cieux…
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Poème écrit par Philippe Parrot
Commencé le samedi 7 novembre 2015
Et terminé le lundi 9 novembre 2015
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