En fait — à y regarder de plus près ! — nos existences se résument à la réalisation de ces tâches nécessaires au fonctionnement de la famille comme à l’accomplissement de ces devoirs nécessaires à l’organisation de la société. Qui veut résister à l’inévitable usure des sentiments qu’engendrent ces engagements, répétitifs et bien trop raisonnables, n’a donc plus d’autre échappatoire que de se réfugier dans le rêve où, par un salvateur coup de baguette magique, l’impossible s’avère tout à coup possible.
Mais, à ce petit jeu, la frontière entre imaginaire et folie est ténue. Car, pour peu que notre monde onirique s’empare non seulement de notre esprit mais aussi de notre cœur, voilà qu’il nous arrive soudain de nous sentir, corps et âme, littéralement possédé par nos propres chimères. Comme l’acteur qui sortirait d’un écran de cinéma pour nous suivre, voilà qu’elles s’évadent de nos songes pour s’impliquer « réellement » dans notre quotidien, nous habitant tellement que nous les devinons étrangement là, à nos côtés, invisibles mais perceptibles, impalpables mais présentes…
À guider à ce point chaque pas de notre existence, lui conférant tout son sens, on peut alors se demander si consulter un psychiatre ne serait pas judicieux…
Philippe Parrot
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Poème 140 : Chimérique ondine
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Dans le bleu de mes songes d’eau,
Sa délicate peau
De lascive sirène
S’abandonne au caressant courant,
Toujours œuvrant
À noyer ma peine.
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Pareille à une insaisissable anguille,
Elle se tortille,
Au fond du lac
De mes longues nuits d’insomniaque
Où, ravi, je la vois
S’offrir avec joie…
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Les yeux ouverts, dans un vif abandon,
Tout à ses ébats,
À même le fond,
Moquant la vanité de nos sots combats,
Elle nie les dieux,
Trop sentencieux.
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Et quand je quitte à l’aube ce lit de rêve,
Là, sans trêve,
Jusqu’au soir,
Dans l’attente de m’endormir et la revoir,
Privé d’ardeurs,
Amer, je pleure.
* * * *
Chimérique ondine, ne reste qu’à m’en aller
Sous le ciel étoilé,
Poussé par ce vent
Destiné à nous emporter vers quel couchant ?
Navire sans amarre,
À la dérive je m’égare !
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Poème écrit par Philippe Parrot
Commencé le samedi 28 novembre 2015
Et terminé le dimanche 29 novembre 2015
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