Contrairement à ce que pouvaient laisser craindre les résultats du premier tour des Régionales, la vague bleu marine n’a pas déferlé comme prévu et c’est très bien. Si son reflux est spectaculaire, il faut cependant constater que la base électorale du Front National ne cesse de progresser ces dernières années, opérant même lors des élections de décembre 2015 un bond notable. À ce rythme, il est évident que le FN peut remporter les prochaines élections présidentielles de 2017. Car le problème est que Marine Le Pen incarne désormais moins un vote de protestation qu’un vote d’adhésion d’une partie de l’électorat à son projet politique qui rêve d’une France repliée sur elle-même, coupée de la communauté internationale, telle qu’elle était dans les années 50. Comment en sommes-nous arrivés là ?
Confrontés depuis des décennies à des hommes politiques formés dans le même sérail et constitués en une oligarchie — en collusion étroite avec les détenteurs des pouvoirs économique et financier — les citoyens se sont lassés de voir ces représentants de l’État appliquer peu ou prou les mêmes et inefficaces recettes sociales face à une crise économique mondiale qui les dépasse et sur laquelle ils n’ont finalement aucune prise. Effarés par les privilèges et l’impéritie de ces « élites » — de droite comme de gauche ! — on peut dès lors comprendre que les exclus du système puissent vouloir donner leur « chance » à cette nouvelle force politique, lui offrant l’opportunité de faire ses preuves le temps d’un mandat. Le malaise, c’est qu’avec ces partis inféodés historiquement à des idéologies totalitaires, il faut toujours garder à l’esprit qu’une fois accédés démocratiquement au pouvoir, leurs dirigeants peuvent être tentés de vouloir y rester même désavoués, en recourant si besoin à la force…
Philippe Parrot
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Poème 144 : Contre le front de Marine, trop tout contre !
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À perdre son boulot, la cinquantaine passée,
D’avoir fait les trois-huit usé jusqu’à la corde,
Il a vite perdu tout désir de se battre, déclassé
En ces temps de profit où s’oublie la concorde.
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Avec son crédit, non encore remboursé, accablé
Par les traites d’un trois-pièces à payer, déphasé,
Il a baissé les bras et trouvé dans l’alcool, attablé
Au comptoir des cafés, assez pour en être la risée.
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Sans plus d’espérances et d’envie d’avancer, laminé,
Son courage noyé dans les bocks de bière enchaînés,
Mû par les sirènes du désespoir… seul à l’embobiner,
Un jour, il est parti sans oser nous parler, trop gêné !
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Qu’est-il donc devenu, sans domicile fixe ? Hirsute
Et sale, en mauvaise santé, mendie-t-il dans la rue
Pour le soir regagner, solitaire, une sordide cahute
De tôles et de bois, sur une zone aux herbes drues ?
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Nous ne le savons pas et voulons l’ignorer. Trahis
Et délaissés, nous sommes là, tous trois, ma sœur,
Ma mère et moi, à vivre dans une chambre envahie
Par les blattes, d’un hôtel insalubre, la rage au cœur
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Que nous ayons dû vendre l’appart où nous vivions
Pour rembourser les dettes. Sans argent devant soi,
Elle s’échine à faire la boniche afin que nous ayons,
Malgré ses gains minables, chaque nuit un vrai toit.
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Alors à honnir sur la route les quat’quatre rutilants
Des cadres arrivistes, fiers d’exhiber leurs richesses
De manière impudente ; alors à entendre, désolant,
Le discours des politiques et leurs belles promesses
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Faites pour leurrer les gens et conforter leur pouvoir ;
Surtout… à voir les financiers régner sur notre monde,
Inféodant les hommes aux lois du fric-roi, sans espoir,
Ses mots vains, ses rêves morts, ses colères infécondes,
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Elle rejoindra les rangs des exclus du système qui croient
Judicieux de se laisser emporter par la vague bleu marine,
Courant préparant la voie, stérile et rétrograde, tout droit
Dans le mur, à la Mère-Patrie dont le Front nous bassine !
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À lâcher les partis des nantis, de droite comme de gauche,
Louangeurs du cours de l’histoire, trop soucieux d’apparat,
Elle sent pourtant qu’à lui céder sa voix, magistrale fauche,
Arrivée au pouvoir, c’est la première que Marine étouffera !
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P 144 – Contre le front de Marine, trop tout contre !
Poème écrit par Philippe Parrot
Commencé le vendredi 11 décembre 2015
Et terminé le samedi 12 décembre 2015
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