Aussi surprenant que cela paraisse, le point de départ de ce poème était le désir d’écrire des strophes uniquement avec des rimes en « enne », touché par la sonorité légère et aérienne de la syllabe. Après avoir répertorié les mots qui pouvaient éventuellement convenir, j’ai commencé ce nouvel exercice de style sans savoir réellement où j’allais, sans avoir de thème précis en tête. Et c’est très progressivement — en posant un à un les premiers vers — qu’à germer à mon insu cette histoire, un tantinet ringarde, qui me fait penser, maintenant qu’elle est écrite, à une adaptation très libre des légendes du Roi Arthur, plus précisément aux amours de Lancelot et de Guenièvre. En somme, une sorte de conte qui finit mal comme toutes les brûlantes passions qui ébranlent l’Ordre et la Loi.
Philippe Parrot
Photo trouvée sur internet – Auteur non identifié
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Poème 149 : Banni de ton royaume
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Ta délicate haleine
De gracieuse reine,
Effleure mes veines,
Chassant sans peine
Toutes mes déveines.
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À te savoir si sereine,
Te riant de mes gênes,
Je t’imagine, en traîne,
Courant dans la plaine,
À l’autan qui t’entraîne.
* * * *
Et vite tes mots s’égrènent,
Pareils à de rondes graines,
Dans ma rude âme païenne.
Je songe, alors, à cette veine
De t’avoir comme suzeraine.
Car j’en oublie mes haines,
Toutes mourantes dans les laines
De tes robes soulignant tes formes pleines,
Ivre de ton sublime corps de sirène
Que tu mets si bien en scène.
* * * *
Hélas, ton roi guère amène
M’a chassé des terres de ton domaine.
J’irai donc, ce matin, me jeter dans la Seine
Tandis que tu murmureras « amen ! »,
Me pleurant au fil des semaines.
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Poème écrit par Philippe Parrot
Le mercredi 6 janvier 2016
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