Jeune et pimpante, avec son chignon tout ébouriffé qui lui donnait l’air d’une éternelle adolescente, vêtue d’un jean et d’un pull rayé très échancré, elle se promenait en centre ville, poussant devant elle un landau. Décontractée, elle semblait marcher sans but précis, ravie de se laisser porter par la foule nombreuse à cette heure. Soudain, l’enfant s’agita, rappelant brutalement sa mère à ses obligations.

C’était l’heure…

Elle s’arrêta, scruta le boulevard avant de remarquer un banc, non loin de là. Elle s’y rendit, s’assit, prit son bébé dans ses bras, le plaqua contre sa poitrine et là, sans même se soucier du regard des gens alentour, dégagea son sein avec un naturel confondant, trop heureuse de tendre son mamelon à son chéri pour qu’ils jouissent ensemble, dans leur intemporelle et nourricière bulle, d’un pur moment de bonheur, chair et cœur confondus…

Philippe Parrot

La Maternite de Picasso

La maternité – Tableau de Pablo Picasso

 *      *      *      *

Poème 152 : Au chaud contre son sein

 

La rue est animée, tant de gens s’y promènent…

Les bruits y sont divers et la vie manifeste.

Son enfant tout contre elle, en ce bonheur amène,

Elle le porte et le chérit, ignorante du reste.

 

Mais voilà que soudain il a faim et réclame son sein

Pour boire son lait chaud, visage contre peau !

En cet été, vêtue d’un chemisier, échancré à dessein,

Elle se plaît à lui confier sa poitrine, en dépôt…

*      *      *      *

Un banc de bois est à deux pas ; alors elle s’est assise…

Le soleil dispense ses rayons, augures d’abandons,

Et, à leur délicate ardeur, elle devine son invite précise :

Libérer là son mamelon, heureuse d’en faire don !

 

La tête de trois-quarts, penchée pour toucher son garçon,

Lequel s’est lové le long de son flanc droit,

Elle l’enserre, languide, dans ses bras, son nez sans façon

Dans ses cheveux à la suave odeur, ma foi !

 

Tête ronde et blonde chevelure, avec un air encore poupin

Et craintif, il s’est accroché au rebord de son col.

Puis, sans demander son dû, à l’instinct, il a mis le grappin

Sur le téton qu’il suçote, avalant presque l’aréole.

*      *      *      *

Bien qu’hommes et femmes surpris passent et jasent,

L’élan nourricier entre eux est aveugle et si grand

Qu’ils n’entendent plus rien, pas même cet air de jazz,

Joué par un chanteur de rue, à l’allure de migrant.

 .

Enfermés dans leur bulle, confondus l’un dans l’autre,

Corps à corps, ils sentent le cœur de chacun

Vibrer à l’unisson. Ailleurs et vraiment plus des nôtres,

Soudés, ils se réjouissent de ne faire qu’Un.

 .

Oh ! Qu’elle chavire leurs sens, cette inénarrable journée !

Éblouis par la lumière et envahis d’émois, ils ferment

De concert les yeux. Elle, frissonnante d’ainsi le materner ;

Lui, comme dans son ventre avant qu’elle fut à terme.

*      *      *      *

Quant à nous, promeneurs, touchés par la désarmante beauté

D’une femme offerte à l’amour de sa vie, d’un bambin

Rassuré par son étreinte charnelle, enchanteresse nouveauté,

N’oublions jamais cette mère et son tendre chérubin !

.

fichier pdf P 152 – Au chaud contre son sein

Poème écrit par Philippe Parrot,

Commencé le samedi 30 janvier 2016

Et terminé le dimanche 31 janvier 2016.

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