Ô pouvoir magique des choses ! Qu’il s’agisse de les regarder ou de les toucher, à chaque fois leur existence à nos côtés suffit à embellir notre quotidien. En effet, — preuves indubitables d’événements vécus jadis — indépendamment de leur simple présence matérielle, elles parviennent à nous imposer une autre réalité, tout à la fois prégnante et impalpable. Comme une sorte d’ « aura » porteuse d’émois et d’images qui s’en échapperait pour s’emparer de nos esprits et de nos cœurs, nous forçant à nous émouvoir dans l’instant présent, soudainement transfiguré…
Ainsi, en est-il de cette femme enfilant chaque soir le déshabillé qu’appréciait son amant, aujourd’hui bien loin… Qu’elle le porte, qu’elle en sente les odeurs et, aussitôt, voilà le passé, enfoui dans les moindres interstices de la soie, qui refait surface, évocateur d’ivresses et de folies dont le rappel journalier illumine sa vie.
Attendris, laissons-la donc s’abandonner à ces languides émotions qui, toutes chimériques qu’elles soient, concourent à sa quiétude comme à son sommeil !
Philippe Parrot
Photo trouvée sur internet – Auteur non identifié
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Poème 158 : Noir déshabillé
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Chaque soir j’aime porter,
De retour dans mon antre,
Ce déshabillé qu’un bel été,
Pour découvrir mon ventre
.
Moiré, au pubis aguicheur,
Tu sus m’ôter l’air fringant.
Tenue indécente d’ailleurs,
Moulante comme un gant,
.
Je n’avais aucun dessous,
Ravie d’exaucer ton désir
D’être divine et nue, sous
La gaze. Prête au plaisir !
* * * *
Désormais aux abonnés
Absents, oubliée, comme
Je me sens abandonnée !
Ne me reste qu’en somme
.
Ce vêtement de nuit, noir,
En souvenir de nous, posé
Sur le lit où j’aimais choir,
Exaltée, ivre de tout oser…
.
Et, à t’avoir, hélas, toujours
Dans la peau, vois combien
Tu me manques dès le jour,
Privée de l’ivresse des liens.
.
Alors, dans le creux des plis
De la soie, je glisse mon nez,
Par ton odeur encore rempli,
Et pleure ces si belles années.
.
Ah ! Mes yeux pénétrants qui
Embrasaient tes sens aiguisés
Et ton âme de diable conquis,
Les as-tu oubliés, trop blasé ?
.
Quant à moi, par notre amour
Âprement possédée, cet habit
M’invite à rêver, sensuel atour
Évocateur de nos folles lubies !
* * * *
Oh ! Impatiente, reviens vite
Exiger que je l’enfile pour toi,
Aimant nos lascives conduites
Qu’Ils montreraient du doigt…
.
Oh ! Accueillante, reviens voir
Ma chambre aux mille envies,
Où j’attends, ravie d’entrevoir
Qu’à tes vives faims, tu me lies.
.
Oh ! Ronronnante, reviens vite
Épanouir ta chatte trop câline,
Docile entre tes mains, de suite
Éperdue d’être ta captive féline.
* * * *
Oui, si tu désires m’empêcher
De couler, reviens me pécher,
.
M’emprisonner dans tes rets…
Envoûtée, que je cesse d’errer,
.
Ivre de te montrer sans relâche
Ce qu’à tous les autres je cache !
.
Poème écrit par Philippe Parrot
Commencé le vendredi 19 février 2016
Et terminé le dimanche 21 février 2016.
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