À travers les mots, l’écrivain ou le poète cherche à laisser en héritage quelques traces de ce que furent ses pensées, ses expériences, ses sentiments et ses visions. À coup sûr pourvu d’un ego surdimensionné pour oser imaginer que ses textes puissent présenter quelque intérêt aux yeux des générations futures et ainsi lui survivre, cette vaine espérance est néanmoins si ancrée dans son être — dévoré qu’il est par un démon intérieur — qu’elle l’amène à se retrancher dans la solitude et le travail, obnubilé par la production de ses écrits et l’atteinte de cet illusoire objectif.
Dès lors, au nom d’une hypothétique reconnaissance posthume qui ne lui apporterait d’ailleurs strictement rien, en arrive-t-il à sacrifier l’instant présent, son corps et son cœur, n’accordant plus aucune attention au monde qui l’entoure comme aux gens qui l’aiment. Consternant destin ! À frôler journellement les frontières du pathos dans son refus d’affronter la réalité, sa douce folie ne peut que croître au fil du temps, contenue seulement par l’unique remède qu’il connaisse : l’inspiration. Qu’elle disparaisse subitement et le voilà qui sombrera aussitôt..
Philippe Parrot.
Cette vidéo a été créée par Studio21 École, une école algérienne de formation professionnelle privée, agréée par l’État, spécialisée dans les techniques audiovisuelles, photographie et vidéographie. https://www.facebook.com/studio21ecole
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Poème 163 : Trop fugaces instants
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Pareille à l’éclair, brillant et bref,
Dans un ciel d’orages, tourmenté,
Chaque heure d’une belle journée,
Éphémère et fuyante, nous éclaire.
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Sur elle, nos pensées se greffent,
Assez légères pour croire en d’entés
Moments d’éternité, trop acharnées
À nier que toute chair finit en terre !
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Ô trop brève existence ! Tu échappes
À notre volonté d’ordonner le monde
Et d’y rester. À jamais ! Insaisissable,
Chaque nourricière seconde se dissout
.
Dans le Devenir mettant à la trappe,
Sans remords, nos âmes vagabondes.
Mus par ce flux, nos cœurs pitoyables
Y sombrent, tant sang dessus dessous.
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Ainsi passent les instants de nos vies…
Faute de repasser, c’est à nos corps usés
Qu’il revient d’avoir, un jour, à trépasser,
Faute de pouvoir, résistants, s’incruster !
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Infiltrés dans d’autres mémoires ravies,
Nos esprits veulent se croire assez rusés
Pour ne jamais être, par elles, délaissés…
Foutaises ! Nul ne peut à l’oubli résister !
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L’existence n’est qu’un théâtre d’ombres
Où les hommes s’agitent, bercés d’espoir
Et de mirages toujours plus chimériques
Que la vision d’un ange dans les nuages…
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Quant aux choses, à les avoir en nombre,
Enivrés de vouloir en tirer quelque gloire,
Une telle sotte vanité n’apparaît pathétique
Que sur nos lits de mort livrant le passage.
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Ainsi, ne sommes-nous qu’étoiles filantes
Brillant dans le vaste univers fugacement
Laissant, en guise de traces, des souvenirs
Chez les rares à nous avoir croisés ici-bas.
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À leur tour eux partis, nos joies vibrantes
Se perdront à jamais dans le mouvement
De l’histoire, privées d’un possible avenir.
Nos flamboyants ressentis sont pareils, là,
.
À des flammes. Ils s’embrasent et brillent
Et disparaissent. Mais, au-delà du Temps
Et même de l’Espace, ne mourra pourtant
Jamais la beauté des émois vécus en nous
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Tant qu’à l’approche de la nuit, en famille,
Près d’un feu où brûlent de gros sarments
Vous, futurs inconnus amis, à vos enfants
Lirez ces mots, intemporels grâce à vous.
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Poème écrit par Philippe Parrot
Commencé le mercredi 9 mars 2016
Et terminé le vendredi 11 mars 2016.
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