À passer sa jeunesse au sein de familles de plus en plus souvent éclatées, à la structure monoparentale précaire, avec comme seule perspective à la sortie du lycée, au pire d’emblée le chômage, au mieux quelques années d’études qui en reportent l’inéluctabilité, de toute évidence, il n’est guère enthousiasmant d’être un adolescent en 2016…
Alors, pour peu que l’amour s’en mêle, aussi fort soit-il, il lui sera difficile de faire abstraction de toutes ces conditions économico-sociales qui plombent sérieusement la force de l’élan romantique qu’il véhicule à cet âge. Cependant, aussi chimérique qu’une telle passion puisse être dans notre monde mercantile en crise, on peut s’obstiner à imaginer qu’il demeure encore possible pour des jeunes de s’aimer, avec toujours autant de candeur, de force, de foi et de désirs…
Philippe Parrot
Photo trouvée sur internet – Auteur non identifié.
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Poème 168 : Adolescentes amours
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À franchir les portes du lycée,
Trop pressés d’enfin s’éclipser,
Amoureux éblouis par demain,
Enjoués comme deux gamins,
Courons vite à travers champs
Jusqu’aux heures du couchant !
À croire vivement en nous deux,
Faisons à l’enfance nos adieux !
Et, sur des chemins de traverse,
Rêvons à tomber à la renverse !
.
À vibrer aux mêmes choses,
En même temps, belle cause
À seize ans, murmurons ces :
« Je t’aime ! », invites à l’excès !
Oui, bannissons les angoissantes
Questions, aussi les indécentes
Lâchetés des adultes amers !
Pleins d’émois, de chimères,
Soyons dans l’impatience,
Toujours en confiance !
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À s’embrasser voracement sous
Le soleil printanier, pâmés et soûls,
Sentons nos deux bouches assoiffées,
Nos langues tout entrelacées, piaffer !
Nos cœurs éperdus et fébriles, gagnons
Un coin tranquille et parlons et osons !
Je boirai tes vives paroles brûlantes ;
Tu loueras mes promesses ardentes
Et nous embraserons en tête-à-tête
Nos fiévreuses chairs insatisfaites.
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Poème écrit par Philippe Parrot
Le dimanche 27 mars 2016.
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