Qu’il soit posé sur un coin du bureau, sur le rebord d’une table de chevet ou sur le rayonnage d’une bibliothèque, le livre nous accompagne au fil des jours. S’il est ainsi souvent associé à une place spécifique dans notre univers familier, bien plus qu’un simple objet décoratif, il est surtout ce compagnon fidèle et discret avec lequel on peut échanger à tout instant.
En effet, derrière chaque mot inséré dans ses phrases, derrière chaque phrase retenue dans ses pages, il recèle les pensées les plus intimes comme les émotions les plus profondes de son auteur. Et, tout étranger qu’il soit à notre quotidien, ce dernier s’y glisse cependant journellement, inséminant dans notre esprit et notre cœur des réflexions et des émotions que nous n’aurions jamais évoqués et ressenties sans cette étrange part de lui à nos côtés.
Ainsi, au même titre que nos propres expériences accumulées au cours de l’existence, le livre contribue largement à notre équilibre et à notre personnalité, nous enrichissant, sans que nous ayons à les vivre, de la singularité de dizaines d’autres vies, imaginaires ou non, que l’écrivain nous fait endosser par procuration, prisonnières à jamais du papier pour notre seul plaisir…
Philippe Parrot
Image trouvée sur internet – Auteur non identifié
* * * *
Poème 172 : Cher livre
.
Blanche feuille calligraphiée
Avec des pleins et des déliés,
Tu mets à nu, sans te méfier,
L’âme des auteurs, tes alliés !
.
Papier glacé, pages froissées,
Voire parfois même déchirées
D’avoir été manipulées, effacé,
Ton monde m’a toujours attiré.
.
Tu fais vivre, plus ardemment
Qu’une courte vie ne pourrait,
Tant d’aventures élégamment,
Assis sur un simple tabouret…
* * * *
À te voir, le soir, à mes côtés,
Traîner sur la table de chevet,
Ta couverture tout en beauté,
Tu m’appelles, le regard rivé.
.
Dès que je te prends, impatient
De partir vers des pays lointains
Hantés par des gens insouciants
Ou retors sous leur air puritain,
.
Découvrir ta première page suffit
À m’immerger vite dans ton récit
Et, fasciné par l’intrigue, à faire fi
De mes peines, tristes péripéties.
* * * *
Amenées avec brio, bien ficelées,
Dans une histoire très romancée,
Forces et faiblesses sont décelées
Au fil de chaque chapitre cadencé.
.
Ainsi n’ai-je pas à me soucier pour
Les connaître, de faire face au réel,
Aux hommes qui tuent sans détour,
Aux femmes qui répandent leur fiel.
.
Dans ma bulle, je danse avec les mots
Et les phrases, déléguant à mon esprit
Le soin d’entrevoir le secret des héros,
Par leur extraordinaire destin surpris.
* * * *
Et dire qu’en fait, tu n’es que papier !
À toucher ta matière, fragile et inerte,
Je sens qu’à savoir trop à toi nous lier,
On devrait haïr ta nature trop diserte.
.
Et bien non ! On te sait même gré d’être
Ce que tu es : ce passeur fier, au hasard,
De laisser dans un ouvrage transparaître
La vie toute nue sans fard mais avec art !
.
Ainsi, au fil des jours, sacré et silencieux,
Tu m’amènes peu à peu, libéré du tapage,
À renoncer aux futiles plaisirs pernicieux,
En quête des êtres cachés entre tes pages.
.
Poème écrit par Philippe Parrot
Commencé le samedi 9 avril 2016
Et terminé le dimanche 10 avril 2016
Vous aimez ce poème. Partagez l’article ! Vous contribuerez ainsi à la diffusion de mes mots.
Pour visualiser le poème en même temps qu’il est lu, cliquez simultanément sur le fichier pdf et sur la vidéo !
* * * *
* * * *
Pour accéder à la totalité de mes poèmes classés par ordre chronologique et thématique, veuillez cliquer sur l’une des bannières ci-dessous :
* * * *
Notification : Conformément au code de la propriété intellectuelle (loi n°57-298 du 11 mars 1957), il est interdit d’utiliser et/ou de reproduire et/ou de modifier et/ou de traduire et/ou de copier le texte ci-dessus, de façon intégrale ou partielle, sur quelques supports que ce soit : électronique, papier ou autre, sans l’autorisation expresse et préalable de l’auteur. Tout droit réservé.