Elle fut tout à la fois épouse, mère et sœur. Décédée il y a maintenant plusieurs années, elle demeure dans mon esprit cette femme pudique, peu disposée à confier ses états d’âme, qui sut organiser sa vie autour de forts principes, sans doute parfois pesants, tous hérités de notre grand-père paternel. Ayant mené des existences parallèles, séparés par l’âge et la géographie, il s’avère que je l’ai finalement assez mal connue.
Aussi, à l’heure où mes souvenirs commencent à s’estomper, recouverts d’un voile que le Temps rend de plus en plus épais, perdant en émotions et en ressentis ce que je gagne en distance et recul, l’obscur désir d’écrire ces quelques mots m’est venu, hanté par ses derniers instants partagés avec son mari et ses filles. Une manière, toute fantasmatique j’en conviens, de graver dans ma mémoire, en les figeant sur du papier, les ultimes images qu’il me reste d’elle, ma sœur, au moment du passage.
Philippe Parrot
La mélancolie, sculpture de François Cacheux (Cimetière de Sainte-Gemmes-sur-Loire)
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Poème 174 : Guénoféfa
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Hantée par la lourdeur de tes rêves,
Dans la nuit agitée de ton sommeil,
Tout est-il noir sous tes paupières ?
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À te battre vaillamment, sans trêve,
Accablée par ton mal qui te réveille,
Tu devines ne plus revoir la lumière.
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Affaiblie, tu restes assoupie sur le lit.
Au teint terreux de ton visage émacié,
On te sent quitter le monde matériel.
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Dans cette chambre austère où tu gis,
En ce matin, pareille à une suppliciée,
Ton dernier regard a trahi l’essentiel…
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Au cadran de notre fantasque horloge
Quand sonne l’heure, il est bon d’avoir
Auprès de soi ceux qu’on aime, sages…
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Car ainsi voient-ils, en un ultime éloge,
Dans ces yeux tenus de ne plus y croire,
Que seule compte la vie, si bref passage.
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Poème écrit par Philippe Parrot
Écrit le dimanche 17 avril 2016
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