Elle avait attendu la nuit pour prendre le chemin longeant les Calanques et surplombant d’une centaine de mètres la mer, à cette heure une masse sombre confondue avec le noir horizon. Puis, elle avait emprunté un sentier escarpé, étroit et dangereux, connu seulement des autochtones, qui permettait d’atteindre une crique en contrebas où elle adorait se baigner.
Dès qu’elle avait posé pied sur le sable, se dirigeant au bruit des vagues qui s’écrasaient sur la grève, elle avait marché droit devant, jetant un à un ses vêtements sur la plage, tels les cailloux d’un étrange Petit Poucet. Et quand, totalement nue, elle avait senti l’écume venir lui lécher les orteils, envahie soudain d’émois, elle s’était mise à courir dans l’eau, criant à tue-tête, gesticulant comme une folle, jusqu’à ce que, n’en pouvant plus, elle plongea tête la première dans les flots, ravie de se donner à la Méditerranée comme elle se donnait à ses amants, sans restriction, pleine d’abandons et de langueurs.
Elle flottait, libérée de toute entrave, le regard perdu dans le ciel étoilé, le corps caressé par l’onde, et, les jambes écartées, se laissait pénétrer…
Philippe Parrot
Photo trouvée sur internet – Auteur non identifié
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Poème 177 : Elle se donne à la mer
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Jamais je ne me lasse, vague tempétueuse,
De tes déferlements violents,
Tonitruant fracas, sur les grèves sableuses
Des îles océanes sous le vent.
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À chaque écrasement, jaillissement d’écume
Sur mon corps svelte et nu,
Je sens ces gouttes, aux légèretés de plumes,
Sur mes seins, bienvenues,
.
Pareilles aux caresses d’un homme dans mon lit,
M’enlevant à mon sommeil
Du matin. Ma peau raffole de cet aquatique délit,
Prémices de maints éveils.
* * * *
Tes eaux bleues vivifiantes, dans leur déchaînement,
Ne trahissent pourtant pas
Les abysses profonds où s’accouplent honteusement
Sirènes et marins jamais las.
.
À t’admirer vibrer à chaque pulsation du monde,
Mère lointaine de nos vies,
La folle envie me prend de plonger dans tes ondes
Fécondes, éperdue et ravie.
* * * *
Poussée par la fougue de ma jeunesse et les élans
De mes désirs, mes chairs
Pâles, ma tête d’ange, je t’en fais don. À pas lents,
Te livrant ce qui m’est cher,
.
Telle une blanche frégate qui s’élance vers la mer
Et roule et tangue à sa surface,
Mon tour est arrivé de me jeter à l’eau, éphémère
Plaisir de me sentir à ma place.
* * * *
Comme l’amante grisée de se donner à l’amour,
Par tes rouleaux brutaux et glacés
Je me laisse pénétrer, sans nul désir de recours,
Mes lèvres, par eux, embrassées…
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Alors, dans une fulgurance illuminant mon âme,
Radieuse et conquérante,
Une vive jouissance, brûlante comme une flamme,
M’embrase, frissonnante.
.
P 177 – Elle se donne à la mer
Poème écrit par Philippe Parrot
Commencé le mercredi 27 avril 2016
Et terminé le jeudi 28 avril 2016.
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