À dormir désormais à la belle étoile, là où ses pas l’avaient guidé durant le jour et là où la fatigue l’invitait soudain à faire une halte, il avait appris à supporter la dureté de cette vie d’errance où, sac au dos, il ne cessait jamais de marcher, infatigable, poursuivant par tout temps : sous les rayons du soleil, sous les orages et la pluie, sous les chutes de neige, cette obsédante quête qui le poussait à s’aventurer toujours plus loin, sans qu’il puisse savoir pourquoi. Et plus il s’éloignait, et plus il s’épuisait, et plus son corps se délabrait, et plus son âme s’élevait vers un monde éthéré qui l’appelait — il le sentait sourdement — d’une manière toujours plus pressante et fatale…

Jusqu’à cette fin d’été où, bouleversé par la grâce d’un couple d’aigles qui volait en cercles concentriques au-dessus de lui, il comprit leur message. L’heure était enfin venue de rentrer pour la retrouver.

Philippe Parrot

178 - Partir pour revenir

Photo trouvée sur internet – Auteur non identifié

Image de prévisualisation YouTube

Montage à partir du film « Into the wild » de Sean Penn

 *      *      *      *

Poème 178 : Partir pour revenir

.

Chaque aube, t’imaginant dans tes draps,

Je repars en quête de contrées lointaines,

En guise de bagage tes lettres sous le bras,

Mon âme exaltée par ta prose souveraine.

.

Je marche sur des chemins champêtres,

Sans carte ni boussole dans mon errance

Porteur d’une photo où tu ris de paraître

Au sortir de ton bain si belle d’assurance.

.

Libre, mes pas me poussent à renier

Pensées et lois, contraintes et morales,

Tandis que je fredonne, loin des carabiniers,

Une chanson d’amour, aux langueurs vespérales.

.

Le cœur léger, d’un coup de pied, je jette au loin

Des cailloux anguleux, placés sur mon trajet,

Avec dans ma poche, en prenant soin,

Ton rouge à lèvres, si sensuel objet.

.

Je romps le silence du monde et crie

Fort, pendant que flotte dans l’autan

Une mèche de tes cheveux, sans prix,

Accrochée à mon cou pour longtemps.

.

Je me couche, fatigué, dans un sous-bois,

Sur un vert parterre de mousse bienvenu,

Grisé par les odeurs de ton tricot, sur moi,

Porté sous mon pull, volé dans tes tenues.

.

Au matin, dans les bras d’une rivière,

Accueillante et vive, je purifie mon corps

Et apaise mes sens, voyant dans la lumière

Ton aura bienveillante m’attendre sur le bord.

*      *      *      *

Ce voyage sans fin, livré au seul hasard,

Me ferait découvrir combien jusqu’alors

Je ne sus que dépérir, devinant trop tard

Où mon bonheur pourrait un jour éclore.

.

Pour la première fois, poussé par des vents

Enveloppants et apaisants, je comprendrais

Que ma vie n’est point ailleurs, loin devant,

Mais là d’où je viens. À tes côtés sur l’adret !

.

Alors, enivré par l’Éther que j’aurais inhalé,

Mes poumons rassasiés et mes yeux éblouis

Par mes visions, je reviendrais au pays, hâlé

Et fier, vieillir et mourir à tes côtés, épanoui.

.

fichier pdf P 178 – Partir pour revenir

Poème écrit par Philippe Parrot

Commencé le samedi 30 avril 2016

Et terminé le dimanche 1 mai 2016. 

Vous aimez ce poème. Partagez l’article ! Vous contribuerez ainsi à la diffusion de mes mots.

Image de prévisualisation YouTube

Pour visualiser le poème en même temps qu’il est lu, cliquez simultanément sur le fichier pdf et sur la vidéo !

Retour à la page d’accueil

 *      *      *      *

 I need you

*      *      *      *

Pour accéder à la totalité de mes poèmes classés par ordre chronologique et thématique, veuillez cliquer sur l’une des bannières ci-dessous :

Tous mes poèmes de 1 à 100        0 - Tous mes poèmes  De 101 à 200 bf

Tous mes poèmes de 201 à 300        Tous mes poèmes de 301 à 400

0 - Tous mes poèmes  De 401 à 500        Tous mes poèmes par thèmes

*      *      *      *

Notification : Conformément au code de la propriété intellectuelle (loi n°57-298 du 11 mars 1957), il est interdit d’utiliser et/ou de reproduire et/ou de modifier et/ou de traduire et/ou de copier le texte ci-dessus, de façon intégrale ou partielle, sur quelques supports que ce soit : électronique, papier ou autre, sans l’autorisation expresse et préalable de l’auteur. Tout droit réservé.

 

Votre nom : (oblig.)
Votre email : (oblig.)
Site Web :
Sujet :
Message : (oblig.)
Vous mettre en copie (CC)
 

 

 

 

Mots-clefs :, , , , , , , , , , , , ,

Les commentaires sont fermés.

Théâtre du Moment | Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | apprentie