La mémoire, en stockant des informations sous forme de souvenirs, liées à nos vécus et à nos apprentissages d’autrefois, est une faculté psychique qui permet simultanément d’asseoir l’image que nous nous faisons de nous-même et de mieux nous adapter au présent.
Toutefois, compte tenu de la masse de données emmagasinées au cours de l’existence, afin de contribuer efficacement à nos actions comme à notre équilibre, elle doit veiller à ce que certaines sombrent irrémédiablement dans l’oubli, soit parce qu’elles ne présentent aucun intérêt particulier dans notre quotidien soit parce qu’au contraire, elles y occupent une trop grande place. Dans ce dernier cas notamment, l’oubli s’avère d’une nécessité absolue. En effet, conserver intacte une émotion trop forte — positive comme négative — plonge la personne dans un ressassement obsessionnel et stérile, propre à l’empêcher de vivre pleinement l’instant.
Ainsi, l’oubli est une force de vie au rôle déterminant. Il manifeste que notre personne réagit pour se protéger d’événements extérieurs ou de ressentis trop puissants, en faisant table rase du passé. Il nous libère du coup d’émois inhibants, nous rendant de nouveau disponible aux autres et ouvert à d’inconnus chemins. Oui, l’oubli est bel et bien la condition de notre bonheur.
Philippe Parrot
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Poème 182 : Oubliez-moi !
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Quand je prendrai le ticket du voyage sans retour,
Ne pleurez qu’en ce jour, vous qui m’avez connu…
Laissez à vos souvenirs le soin de quitter cette tour
En vos cœurs où vous les reteniez, alors bienvenus.
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Au bout de quelques mois, de plus en plus légers,
Aériens, tels un voile de brume, ils se dissoudront
Dans l’espace, pour laisser de la place, désagrégés,
À vos amours du moment, resplendissant fleuron.
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Oui, oubliez-moi pour libérer vos âmes pensives
Du poids du passé trop stérile et veillez à danser,
À chanter, à rire, surtout à partager de jouissives
Passions ; fiers de votre destinée, à ensemencer !
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Et peut-être qu’alors, au milieu du jaillissement
De vos charnels bonheurs, dans un court instant
D’égarement, ma fugace silhouette brusquement
Là rappellera combien je vous aimais. Jadis tant.
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Poème écrit par Philippe Parrot
Commencé le vendredi 13 mai 2016
Et terminé le samedi 14 mai 2016.
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