J’avais laissé derrière moi un passé trop pesant, avec ses amours tumultueuses et ses choix douloureux, égaré volontaire dans un immense désert où je savais fatalement me perdre tôt ou tard. Je marchais depuis des heures, hagard sous un soleil de plomb, sentant rapidement mes forces s’amenuiser, quand, au beau milieu des dunes, au sommet de l’une d’elles battue par un vent violent, je la vis soudain apparaître, sortie de nulle part, héraut de quelque royaume, enveloppée d’ondes lumineuses et tourbillonnantes qui tissaient entre elle et le monde un voile protecteur. D’une saisissante beauté, son corps altier et presque nu me paraissait si évanescent, si irréel que je me convainquais être victime d’un mirage.
Néanmoins, irrésistiblement attiré par cette sublime apparition, oubliant épuisement et soif, je me dirigeais vers elle, sous le charme de la poignante vision…
Philippe Parrot
Photo trouvée sur internet – Auteur non identifié
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Poème 193 : Sublime apparition
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Dans les rayons du matin, à contre-jour, je t’ai vue.
Toi, belle amazone, très légèrement vêtue,
La poitrine exposée, un pagne sur les hanches.
Le souffle du sirocco décoiffait les dunes,
Leurs crêtes sablonneuses emportées en tourbillons.
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Aucun fennec, aucun scorpion… Aucun cactus,
Aucun palmier… Aucune oasis, aucune des choses
Du désert n’ouvrait la porte des affres du passé.
Des ondes de chaleur, en un unique horizon,
Chatoyaient en d’évanescents tournoiements
Au-dessus de ta tête, bien étranges auréoles
D’une intrépide guerrière prête à partir au combat.
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Braises jetées pour enflammer mon esprit, mon cœur
Et tous mes sens, tes grands yeux noirs de sauvageonne
Dardaient sur mes souvenirs les irisations bleutées
De leurs souffrances. À devenir cendres, prises
Dans le solaire embrasement, j’ai senti les odeurs
De ton corps en sueur, troublant instant magique,
Aux fragrances trop fauves, m’ensorceler.
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J’ai alors marché sur des roses des sables,
Mes pieds tailladés par leurs arêtes tranchantes,
Offrant à ton amour mon sang chaud dispersé.
Désireux de te suivre sur ta route hasardeuse,
J’ai murmuré à ton oreille : « Où tu iras, j’irai ! ».
De ta bouche à perler deux gouttes de rosée
Que j’ai happé avec ma langue, ivre de tes saveurs.
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Tu as ri soudainement, du rire cristallin
Des enfants à leurs jeux, si clair et authentique
Que deux chevaux arabes, luisants et combatifs,
Ont surgi de nulle part, sellés à nos convenances.
Si tempétueuse était notre violente passion,
Subite et dévorante, qu’à te voir enfourcher
Le premier étalon, j’ai monté le second…
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Et, dans une course folle, sous un soleil de plomb,
Nos chairs épousées se sont fondues dans les cieux,
Dissoutes en deux étoiles, filant au firmament
Pour quelque éternité de joies et de bonheurs,
Nos deux âmes manquantes, à jamais réunies…
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Poème écrit par Philippe Parrot
Commencé le samedi 30 juillet 2016
Et terminé le dimanche 31 juillet 2016
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