Quand la relation amoureuse entre deux êtres s’avère exclusive sous prétexte qu’elle est passionnée, il est évident qu’une conception aussi possessive de l’autre, engendre parfois, à la moindre transgression du pacte, une blessure narcissique si profonde qu’une perception délirante de la réalité peut se substituer à la raison et conduire à lever toute inhibition, poussant à de dramatiques passages à l’acte.
En effet, irrémédiablement meurtri par les faits, toujours têtus et incontournables, venus faire voler en éclats les règles implicites du couple, voilà que tout à coup, envahi par le sentiment d’être trahi et acculé dans une impasse, poussé par la singularité de sa propre histoire et les pulsions de son affect, libéré de tout interdit comme de toute réflexion, un des amants s’en prend brutalement à l’autre ou à lui-même, animé par une mortifère détermination…
Philippe Parrot
Photo Pixabay.com – Auteur : CDD20
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Avertissement : Ce texte glaçant pourrait éventuellement heurter des personnes sensibles
Poème 196 : Suicidaires amours
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L’homme déjeune avec sa femme.
Il ne sait comment dire,
Trop plein de colère dans l’âme.
Il mange et ne cesse de la maudire.
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Elle le sent et se tait, face à lui.
Torturé par mille souffrances,
Il lui jette, conseillé par la nuit,
.La photo où, avec assurance,
.
Elle se donne à une autre. Elle pâlit,
Lève les yeux, saisissant le cliché.
En flagrant délit d’avoir changé de lit
Pour une inconnue qui l’avait aguichée,
.
Elle lâche la preuve indécente
De son ancienne et fugace liaison.
L’image des corps nus choit, glaçante,
Les deux époux à cran, non sans raison.
.
Elle fond alors en larmes, décidée à tout
Lui avouer. Venue à ses pieds implorer
Un pardon, il saisit le couteau, au bout
De la table, près du poulet rôti bien doré.
.
À genoux, elle crie et va se défendre
Quand, atterrée, elle voit son mari
Retourner l’arme contre lui et s’en prendre
À sa mâle vie. Par terre, sang à peine tari,
.
Elle comprend combien il l’aimait
Et, ne pouvant supporter le poids
Des fautes et remords, regard enflammé,
Elle s’éventre à son tour, libérée par son choix.
.
Poème écrit par Philippe Parrot
Le mercredi 10 août 2016
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