« La vieillesse » est une étape de la vie humaine située entre « l’âge mûr » où la personne, totalement indépendante, est à l’apogée de ses aptitudes mentales et physiques et « la sénilité » où elle rentre, au contraire, dans la dépendance, suite à la disparition de ses facultés intellectuelles et physiques. Si, naguère, un homme entre 50 et 70 ans était considéré comme un vieillard, les progrès de la médecine comme de la diététique ont permis aujourd’hui, dans les sociétés développées, de repousser cette limite après 80 ans.
En Occident, le critère social de la vieillesse est essentiellement le passage à la retraite entre 60 et 65 ans qui, en sortant l’individu du monde du travail, lui donne l’opportunité de s’impliquer dans des activités choisies, de loisirs ou de bénévolat. Quant aux signes cliniques, ce sont le plus souvent l’apparition des rides sur le visage, des taches brunes sur la peau et la venue de cheveux blancs, voire la perte des cheveux, partielle ou non. Après 80 ans, la sénilité prend la forme d’une perte d’autonomie chronique, consécutive à l’altération des capacités physiologiques, à l’irruption de dérèglements organiques et à la dégradation de la mémoire.
Sur le plan politique, la part grandissante des « senior », jouissant d’un pouvoir d’achat et de temps libre, posera dans les années à venir un sérieux problème sociétal dans la mesure où cette catégorie sociale privilégiée verra ses intérêts spécifiques, voire catégoriels, s’opposer frontalement à ceux des travailleurs encore dans la vie active, ces derniers subissant seuls les aléas économiques (stress, productivité, paupérisation, chômage) alors qu’ils contribuent au financement des retraites de « leurs vieux en villégiature ».
Philippe Parrot
Photo trouvée sur internet – Auteur non identifié
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Poème 204 : Accepter de vieillir ?
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Voit-il peu à peu ces taches brunes
Apparaître sur sa peau ? On dirait
Les étoiles d’un fatal firmament,
Les lueurs d’un ciel délétère,
Les éclats d’une aube mortifère.
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Laides prémices — annonciatrices
Du crépuscule de ses bonheurs
De mâle — elles surviennent
De-ci de-là, comme en catimini,
Bien avant que ses molles chairs,
Toutes fripées, ne se parcheminent
Et bien après que de brûlantes passions
Aient ravagé son cœur et consumé son âme.
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À vivre tant de singulières expériences,
Sous couvert de joies et de souffrances,
Il connut la satisfaction de les avoir toutes
Intensément vécues plutôt que le regret,
Autrement plus poignant, d’avoir dû renoncer,
Par peur ou lâcheté, à les vivre en leur temps.
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Stigmates de la vieillesse, ancrée
Dans nos destins, ces signes
Indubitables augurent de l’approche
De l’heure du funeste Départ
Avec, comme horizon, les Ténèbres
Du Néant, reposant…
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Ses forces déclinant, ses yeux
S’assombrissant, sa pensée
S’émoussant, son cœur s’asséchant,
Le moment, opportun, serait-il
Venu, pareil à ces vieux sages,
De quitter ses semblables
Immergés dans l’action ?
* * * *
À sentir insidieusement,
Sur son corps malingre,
Un étrange blizzard le pousser
Loin des fureurs du monde ;
À reconnaître dans la froidure
De cette glaçante brise
La fin de ses faims,
Aura-t-il le courage
De traquer avec force,
Au tréfonds de lui-même,
Les noirs secrets de l’être,
Cachés dans ses entrailles,
Et de les mettre à nu
Par des mots : les derniers ?
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Bien abscons héritage !
Transmis à ceux qui l’aiment
Ce qu’il vécut jadis, d’exaltant
Et d’intime, à l’âge mûr,
Demeurera donc toujours ?
Alors à moitié rassuré, sans aucune
Amertume et dans la solitude,
Qu’il attende en silence
De tourner l’ultime page
Du tout dernier chapitre
Du Grand-Livre-de-la-vie !
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Parcouru par les hommes,
Sans vouloir y songer et l’admettre
— Trop enchaînés qu’ils sont
À leurs désirs terrestres —
Il nous enseigne tôt ou tard,
À nous, apprentis sorciers
Prétendument des dieux,
Que, loin d’être immortels,
Nous sommes tous de passage.
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P 204 – Accepter de vieillir ?
Poème écrit par Philippe Parrot
Commencé le mardi 6 septembre 2016
Et terminé le jeudi 8 septembre 2016
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