L’après-midi était bien avancée et, à l’approche de la fin de l’été, elle voulait absolument profiter de ce jour ensoleillé — sans doute l’un des derniers ! — avant que les premières fraîcheurs d’automne ne fassent leur apparition sur la lande et le bord de mer.
Enveloppée dans une cape qui descendait jusqu’à ses pieds, sa longue et épaisse chevelure portée par le vent, elle laissait son souffle caresser son visage et sécher ses larmes. Désespérée par son irrémédiable absence, elle marchait dans une sorte d’état second sur « leur » sentier, tracé perdu entre les étendues de bruyères et les roches à fleur de terre qui les menaient, il y a quelques semaines encore, à une plage déserte cernée de falaises grisâtres.
C’était là qu’ils aimaient se livrer l’un à l’autre, face à l’océan, avant qu’il ne disparaisse en mer…
Philippe Parrot
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Poème 207 : Pèlerinage en bord de mer
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Les bruyères, dans la lande, se sont vêtues
De tons pourpres, avant que l’humide hiver
Ne vienne recouvrir les collines pentues
D’un fin linceul de neige. À découvert,
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Une jeune fille, protégée par une capeline,
Dont les pans souples flottent dans le vent,
Si belle à son printemps, court… Orpheline
De son premier amant, elle songe à lui vivant.
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Grisée par l’air marin venu jusques à elle,
Elle se saoule du souffle exhalé par la mer,
Toute proche, dont les effluves bien trop réels,
Brûlants à son cœur, consument son âme amère.
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Ah ! Ces fragrances puissamment dispersées !
Elle se convainc qu’elles viennent de son corps
Noyé dans les abysses. Son fol secret ainsi percé,
Troublée, elle sent son amour la pénétrer encore.
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Arrivée sur la grève, au pied de « leur » falaise austère
Où ils s’abandonnaient, comme durant l’été elle s’est mise nue,
En mal des caresses des embruns — ses douces et vives mains ! — , fière
De se remplir des vivifiantes odeurs d’iode — son bel esprit ! — sans retenue.
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P 207 – Pèlerinage en bord de mer
Poème écrit par Philippe Parrot
Commencé le samedi 17 septembre 2016
Et terminé le dimanche 18 septembre 2016.
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