Dans la mythologie grecque, Polyphème est un cyclope, géant anthropophage, fils de Poséidon et de la muse Thoosa. Amoureux de Galatée, une nymphe de la mer qui lui préfère le berger sicilien Acis, il tue son rival dont Galatée changera le sang en une rivière portant son nom en Sicile.
Ce dévorant amour est évoqué dans un texte du poète sicilien Théocrite (vers 275 av. J.C), dans « Les Métamorphoses » d’Ovide mais aussi dans « L’Odyssée » d’Homère relatant les aventures d’Ulysse. Notamment celle où il débarque avec ses compagnons sur l’île des Cyclopes, s’installant sans le savoir dans la grotte de Polyphème qui les enferme alors dans son antre. Ulysse saoule le géant et, une fois endormi, il en profite pour lui crever l’œil. Le lendemain, lui et ses hommes s’accrochent sous les moutons de Polyphème incapable de les voir et, lorsqu’il les sort pour les mener au pré, tous peuvent ainsi s’échapper et regagner leur navire.
Philippe Parrot
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Poème 210 : Cyclope amoureux
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Dans l’œil d’un cyclone,
Un cyclope sur un trône,
A refermé son unique œil
Pour confier ivre d’orgueil
Qu’il osait au clair de lune
Rêver à ta chevelure brune
Et chantonner à voix basse
Les syllabes toutes en grâce
D’un mot, magique maillon
D’une chaîne vers ton nom.
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Dans les bourrasques impétueuses
De la ravageuse tempête, d’anxieuses
Pensées le hantaient. Déesse attirante,
Hélas trop inconsciente, séance tenante,
Devant un tel danger, t’étais-tu éclipsée ?
Dans ses visions, tu te battais, angoissée,
Contre les éléments, pareille à une graine
Portée par le souffle des peurs souveraines
De la mort. À n’avoir pas goûté aux ivresses
De la chair, il t’imaginait renoncer en liesse
À l’étrangeté d’être aimée par un incroyable
Monstre, au corps et à l’esprit détestables…
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Dans l’abîme sans fonds de ses cauchemars
Plus noirs encore que l’encre des calamars,
Il revoyait soudain, dans l’étouffant étau
Du Temps, froid pourfendeur d’idéaux,
Ton pubis ensorceleur, à l’entrecuisse
Virginal, invite à mille et un délices.
À danser sur les fumantes ruines
Du chaos, dans la légère bruine
De son amour en morceaux,
Il se languissait de ta peau.
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Brisé par les bourrasques et les appels
D’air, paupière close, dans la chapelle
Détruite des souvenirs morts, il a prié
Pour que repasse cette époque où, liés,
Vous étiez tous deux éberlués, réfugiés
Dans un Monde féerique de privilégiés
Où quatre nymphes munies de leur arc
Harcelaient des licornes, dans un parc,
Redorant les rouges blasons trop ternis
De leur vaillant courage, sujet au déni…
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S’abandonnant aux forces centrifuges
Des cieux déchaînés, loin d’un refuge,
Désormais sa Belle idolâtrée disparue,
Aspirée par ces puissances incongrues,
Il se laissa happer dans les tourbillons
Des poussières de cumulus brouillons.
Et, dans un ultime élan épela ton nom,
Beau chant dans ces aires sans renom,
Puis creva son œil énorme à l’iris jaune
Avant d’en finir dans la couche d’ozone.
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Poème écrit par Philippe Parrot
Commencé le mardi 27 septembre 2016
Et terminé le mercredi 28 septembre 2016.
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