La rue Mouffetard, située dans le Vème arrondissement, est l’une des rues les plus anciennes de Paris. Tracée par les Romains au Ier siècle pour aller de Lutèce à ce qui est aujourd’hui Ivry-sur-Seine, longue de 650 mètres et large de 7 mètres, elle descend en pente douce de la montagne Sainte-Geneviève vers l’église Saint-Médard. Son nom pourrait venir soit de la déformation du « Mont Cétard » (butte constituée d’immondices et d’alluvions sur laquelle on modifia son tracé au XIIIème siècle) soit de la déformation du mot « mofette », signifiant à cette époque « odeur pestilentielle ».
Familièrement nommée « La Mouffe », cette rue est remarquable par son animation très colorée et par la densité de ses petits commerces. Le haut de la rue Mouffetard est ainsi composé essentiellement de cafés-restaurants et de brasseries ; le bas, occupé par un marché et par des bouchers, des poissonniers, des fromagers, des boulangers et des marchands de primeurs.
Bien qu’elle conserve encore un certain charme « villageois » ainsi qu’une vie sociale bonhomme, victime de la mode, son pittoresque tend à devenir factice et commercial (multiplication des boutiques de souvenirs, des fast-foods, des bars branchés).
Philippe Parrot
Café et magasin de primeurs au croisement de la rue Mouffetard et de la rue de l’Arbalète.
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Poème 211 : Rue Mouffetard
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En ce début de matinée, la rue commerçante
S’anime : leur rideau de fer levé et leurs étals
Déjà sur le trottoir, des vendeuses avenantes,
À disposer les primeurs, se donnent du mal…
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Et là, la terrasse des cafés ! L’asphalte nettoyée,
À grands jets, les tables et les chaises installées,
Les serveurs, par leurs premiers clients rudoyés,
Le rythme de la journée commence à s’emballer.
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Étroite et piétonnière, recouverte de pavés,
Avec leur appareil photo ou un lourd cabas,
Badauds, touristes, ou ménagères pressées,
Tous sur la chaussée avancent au même pas
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Tandis qu’à proximité du marché, au milieu
Des passants, aux manières bien bon enfant,
Un orgue de Barbarie entonne un air d’adieu.
Aussitôt, dans les cœurs, cet émoi dérangeant
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Du Temps qui s’enfuit et défait ! Dans la fébrilité
De tâches à mener, ils se croisent se bousculent,
Se dévisagent se sourient, et pleins d’ingénuité,
Échangent quelques mots, ignorant tous calculs,
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Lancés à la sauvette, avant de s’éloigner, happés
Par l’existence… D’où viennent-ils ? Où vont-ils ?
Qu’importe ! Car, ils ne se reverront plus, frappés
D’amnésie, sinon dans l’Au-Delà, cet éther débile.
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Pourtant, combien de ces gens-là, solitaires
Et las, auraient souhaité, hélas trop timides,
Se lier à l’improviste afin de vous aimer, l’air
De rien, bouleversés par votre œil languide !
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Poème écrit par Philippe Parrot
Commencé le dimanche 2 octobre 2016
Et terminé le lundi 3 octobre 2016.
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