La magie, avec l’écriture, c’est qu’elle permet non seulement de « sortir de son antre » alors qu’on demeure journellement scotché au fauteuil de son bureau mais aussi et surtout de « sortir de soi » alors que l’on se sent chaque jour enfermé dans les limites désespérantes de son corps.

En effet, par la puissance des images qui s’emparent de son esprit et s’infiltrent profondément dans sa chair, l’écrivain en arrive, dans une sorte de transe, à concevoir les sentiments d’autrui dans des situations données que lui-même ne pourrait vivre. À travers ses visions, sa capacité d’identification est telle qu’il parvient alors à se mettre littéralement dans la peau de l’autre, ressentant le temps d’une échappée, ses émois.

Ainsi, au fil de mes poèmes, ai-je pu me transformer un bref instant en sniper, bourreau, victime, jeune, vieux, femme, jeune fille, chat, albatros, impala, rose, edelweiss, coquelicot, galet et bien d’autres avatars encore… Pour compléter ces métamorphoses incongrues, l’envie m’est venue ces jours-ci de m’imaginer homosexuel et de devenir l’un d’entre eux par l’emploi si troublant du « je » qui donne tant, en ces circonstances, la sensation d’être vraiment celui qu’on n’est pas. Mais, comme le souligne avec humour un des acteurs à la fin du film Certains l’aiment chaud , nul n’est parfait…

Philippe Parrot

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« I Wanna Be Loved By You », chanson interprétée par Marilyn Monroe dans « Certains l’aiment chaud »

212 - Inoubliable mâle amour

*      *      *      *

Poème 212 : Inoubliable mâle amour

.

Dis ! Te souviendras-tu,

Fringant bel homme,

À l’allure à peine maniérée,

De nos mots et caresses

Un matin tendrement échangés,

Enfouis à jamais

Dans les méandres du passé ?

.

Ta rayonnante maturité,

Débordante d’énergie…

Ton sourire lumineux,

Invite à te draguer…

Ta tenue recherchée,

Gage de sensibilité…

Tes bijoux fantaisie,

Marque de féminité…

.

Oui !

Toute ta personne,

Étrange et androgyne,

Rassurante et rieuse,

Au genre indéfini,

Insufflait dans mon cœur

— Surpris et mal à l’aise

Par cette grâce interlope

Tapie dedans ton être —

Un brusque et sourd désir,

D’une force inconnue

Émergée par hasard

Aux abords d’une rue.

.

À se sentir brusquement,

À nos regards complices

Partagés dans l’instant,

Semblables…

De corps et d’émotions,

D’esprits et de pensées,

Chacun…

Possible miroir de l’autre

Au point de vouloir

S’y mirer entièrement,

Si sûrs…

D’être compris

Par cet alter ego,

À la large poitrine

Sur laquelle reposer…

.

À me sentir soudain

Exempté de souffrir

À tenter de séduire

Quelque femme,

À jamais différente

De ma froide raison…

À me sentir tout à coup

Dispensé de chercher

À contrer constamment

Ses émois ravageurs

Et ses sautes d’humeur,

J’ai fait le premier pas

Et suis allé vers toi…

.

Et…

Nous avons parlé longuement,

Tels deux vieux amis d’enfance

.

Et…

Nous avons marché longtemps,

Nous prenant, vite, par la main.

.

Et…

D’un commun accord,

Pressés de nous étreindre,

Nous trouvâmes refuge

En ce dimanche d’été,

Dans un hôtel tout proche

Des cloches d’une église

Qui sonnaient à la ronde,

Claironnant à ce monde

Nos ébats voluptueux :

Nos âmes confondues,

Nos bouches investies,

Nos fesses pénétrées,

Si masculines unions

Jouissives et douloureuses !

.

Provocateur en diable,

Tu riais de bon cœur

À cette annonce glorieuse,

Divine et tapageuse,

De nos bizarres fiançailles,

Touchantes bacchanales,

Quand je me demandais,

Coupable par principe,

Ce qu’en diraient les gens…

.

Tu n’en avais que faire

Et tu t’en es allé

En fin d’après-midi,

Insouciant et enjoué,

Ravi de m’avoir fait

Découvrir tardivement

De viriles ivresses…

.

Que t’aurais-je apporté,

Tendre amant de passage ?

L’expérience d’une passion

Menant droit à l’impasse ?

Dés lors, pas grand-chose…

Quant à moi, retourné

À mes stériles habitudes,

Débilitantes et convenues,

Tu me hantes toujours.

J’en voudrais comme preuve

Cette langueur des sens

Qui me gagne puissamment

Dès que je songe dans mes rêves…

.

À toi,

Sans doute

À cette heure,

Sincèrement aimé

Entre de mâles bras :

Ailleurs et par un autre !

.

fichier pdfP 212 – Inoubliable mâle amour

Poème écrit par Philippe Parrot

Commencé le mercredi 5 octobre 2016

Et terminé le jeudi 6 octobre 2016.

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