Le cerf-volant est un objet plus lourd que l’air et porté par le vent qu’on manœuvre du sol à l’aide de fils. Il est constitué d’une armature rigide sur laquelle est fixée une toile assurant sa portance. L’origine du mot viendrait de « sèrp-volanta », expression qui désigne en Occitan un serpent-volant. Cette appellation s’explique du fait que la forme des premiers cerfs-volants en Europe, avec leur monstrueuse tête et leur interminable queue, rappelaient effectivement des dragons ou des serpents. Dans un second temps, le mot « sèrp » ayant disparu, sa transcription s’est faite de façon erronée en « cerf-volant », renvoyant non pas au mammifère des forêts, le cerf, mais au nom commun du lucane, dit « cerf-volant », ce coléoptère dont les impressionnantes mandibules du mâle ressemblent aux bois du cervidé. Voilà pourquoi on appelle « lucaniste » un passionné de cerfs-volants.
Philippe Parrot (source Wikipédia)
Superbe illustration de Sandra Savajano
(Tirée du livre « Le Rocher » de Thierry Benquey)
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Poème 217 : L’aigle cerf-volant
.
Dans le vent,
Vivifiant du printemps,
Un enfant,
Torse nu, content,
Court et crie…
Ferait-il des conneries ?
.
Dans sa main,
Une bobine se dévide,
Long fil de lin
Au bout duquel, fluide,
Un cerf-volant
S’élève, élégant et lent.
* * * *
Seul, il s’amuse,
Sur l’immense grève
D’une plage de rêve.
Il se joue des ruses
Des courants ascendants,
Avec tant de mordant.
.
Les couleurs chamarrées
De son aigle en papier
Qu’il faut sans cesse épier,
Fascinent son regard amarré
Aux sursauts sporadiques
De l’oiseau magnifique.
* * * *
Le soleil, dans le ciel,
Chante le bel éveil
Du garçon, aux saines
Ivresses mises en scène
Par son cœur encore pur,
Ignorant des souillures.
.
À voir sa créature
Avoir si fière allure
Et nier la gravité,
Pleine de majesté,
Il sent son âme légère
Et sa joie vive et solaire.
* * * *
Dans une lueur soudaine
De sa conscience en peine,
Il devine combien son Roi
Des Cieux, d’un coup d’aile,
Voudrait, dans un acte de foi,
S’envoler loin du monde réel.
.
Plus fort que son plaisir,
Il veut satisfaire ce fol désir.
Avec la ferveur de son âge,
Il brise sa « chaîne » et le voit
Monter vers les nuages,
Fonçant droit vers sa Voie.
* * * *
De par sa volonté
Libéré de cette Terre,
De par sa force domptée
En quête de pures Aires,
Il le sacre « héraut » résolu
De ses visions de l’Absolu.
.
Messager emblématique
De deux mondes pathétiques
— L’un trop éphémère,
L’autre trop immuable —
Il porte bien au-delà des mers
Leurs beautés inoubliables.
* * * *
Voilà pourquoi le gamin
À croire encore en demain,
S’émerveille de le voir
Refuser net de choir…
Même s’il pleure, dans l’espace
D’avoir perdu « son » rapace.
.
Mais l’imaginer à cette heure
Conquérir les étoiles en sueur
Lui fait entrevoir qu’un âpre but
— Réservé aux plus audacieux —
S’atteint toujours de haute lutte
Et que le savoir rend alors courageux.
.
Poème écrit par Philippe Parrot
Commencé le samedi 22 octobre 2016
Et terminé le dimanche 23 octobre 2016
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